Forêt

À la fin de sa vie,
il était devenu le père d’une forêt…

Article mis en ligne le 25 mai 2014
dernière modification le 10 juillet 2014

par Alain BOUDET

32 poètes pour une forêt de mots…

Du ciel passé au gris
le lâcher flou
des feuilles
leur descente dansante
et des mains
d’oiseleur
tournoient dans l’air
des valses vagues
et de fugaces rondes

Longs très longs plans
plongeants et muets

A la fin l’automne
se froisse au pied
et feutre les fossés
les allées
la respiration
entre les fûts
des arbres nus

Ne reste rien
pour toute raison de vivre
que le choc sourd
des pas dans le corps
lourd du marcheur

Anne Certain

(extrait de La gravité des nuages, inédit)

  Forêt

 à Gaston Puel

 la forêt ne demandait rien
 elle était là

 maintenant son drame grésille
 et son âme brasille
 sous le vent complice

 la dague du feu
 ricoche sur la pierre
 déborde les collines

 les flammes
 lèchent les lisières
 et la nuit brûle

 *

 forêt noircie
 que le vent abandonne

 elle tenait tête
 à l’impatience du siècle

 elle était là
 où ne sera que la roche nue.

Georges Cathalo

 

dans la mémoire
 d’anciennes peurs sans fard
 dents fauves
 livres brûlés
 bateaux fantômes
on lit tout haut la langue morte
 la langue aux loups
 rougie
 aux feux de l’abîme

Françoise Lison-Leroy

extrait de Chemins du guet - éd. Tétras Lyre, 2003

 
Quelle saison pour saluer ces arbres et leurs feuilles si rousses ? Sans doute l’automne qui croît et inverse les données d’un jour que l’on accueille les yeux fermés en songeant à d’autres jours coulés dans leur absence et traversant le temps, invisibles, immuables pourtant. Et ces feuilles si rousses qu’un peu de vent renvoie au plus lointain de leurs branches dans une forêt à jamais inventée.

Max Alhau, inédit

  À travers la forêt
 Tes pas s’en tiennent à

 L’écriture

 Des brindilles, des mousses,
 Des feuilles, des pignes de pin. 

      Mille fois l’enjambée
 Sur des cassures vives.

 Mille fois la chute
 Au profond des ravins.

 Ton souffle
 Ne blesse aucun oiseau

Jacqueline Persini-Panorias

  Parcourir la forêt sans chaussures
 s’enivrer de bruits
 superbes
 excitants
 et monter sabre à la main
 l’escalier ravagé
 de l’espoir.

Valérie Huet

extrait de Dans le matin réfléchi de nos songes - Éditions de l’Atlantique 2010

 
Où se font arbres les fougères
 lumière oubliée brume grise
 mais la moiteur toujours
 Route si peu route on n’y croisera personne
 mais telle qu’en elle-même enfin
 Trace que nous aimons suivons
 sinuant d’abrupts en nuages

 désert vert

 les odeurs d’eau de forêt de terre chaude
 on a cherché longtemps révélé jaune et rouge
 cet éclair coriace
 lueurs ou flammes
 au fond des ombres vertes
 une offrande de balisiers

 Pas un souffle ou si peu
 et les bambous pourtant se mettant aux murmures
 Quelque part vers les cimes
 plus loin
 derrière les gris les verts patience
 modulée
 qui s’obstine
 le siffleur appelle
 qu’on ne verra pas
 notes lentes
 hautes de plus en plus et comme
 une nostalgie du bleu.

Martine Morillon-Carreau

In Midis sans ombre, L-G.R., 2002

  1

 Lumière ténébreuse du petit matin. Un tronc. Une souche. Un fouillis de fougères. Point clair dans une masse informe. Couche de terre à nu sur le talus. Racine déterrée. Point sombre. Arbres clairsemés. Branches argentées des hêtres. Bruissement de feuilles sèches. Rester là. Attendre... Traces de lynx dans la neige fraîche.


  2

 Bruits d’une froide nuit étoilée de septembre. Glapissement triste du renard. Claquement de langue d’un écureuil agacé. Sifflement chagriné d’un muscadin. Froufrou furtif d’un orvet. Glissements de salamandres. Cavalcade de campagnols. Appel angoissé de la hulotte. Brame d’abord léger d’un cerf... Les ifs ont un parfum d’enfance.

Jacqueline Held

  Nous avons pour nous
 la lenteur des nuages
 et la robe des forêts
 pour parfaire l’horizon
 
 Une aile nous soulève
 où tout est possible
 où le temps s’accomplit
 en rumeurs et lumières
 
 Chaque arbre
 est une demeure
 Chaque éclat
 un lieu de passage
 
 Nous allons de ce côté
 où tremblent les heures
 avec juste un peu
 de la rosée d’hier
 
 Rien ne peut finir
 dans l’accord du jour
 dans l’extrême pointe du cœur
 où tout est possible.

Marilyse Leroux

In Le temps d’ici, inédit

 
Forêt d’Huelgoat

 Diptyque pour Guy Allix

 1

 Loin de cacher
 la forêt
 l’arbre
 témoigne
 de sa possibilité

 ses racines se gonflent
 dans le choc du granit
 témoignent du feu

 réserve de silence
 enfoui sous l’humus.

 2

 Trace d’avant
 le commencement des âges
 l’affleurement de roches
 fermente
 comme une écriture
 à la surface

 savoir secret
 de la géologie
 émietté en moi. 

Marie-Josée Christien
(Inédit extrait de Hauts-lieux)

 

La forêt
calcule à l’abri la somme
des efforts nécessaires
pour égaler le papillon.

La forêt
confie aux coccinelles
le soin de peindre
les ailes des anges
et les pétales des orchidées.

La forêt
a des récits sous les cailloux,
des poèmes sous l’écorce
​et des chansons à semer.
Les promeneurs l’en remercient.

La forêt
dort dans nos songes
comme un temple que rien
jamais n’égalera.

La forêt
multiplie par deux
ses rêves et par quatre
ses mains pour les réaliser.

La forêt
va à l’école des oiseaux
tous les jours de l’été
et à celle des renards
tous les jours de l’hiver.
Elle ne veut jamais
être en retard.

© Béatrice Libert, inédit

  Métamorphose de l’arbre
 accoudé au rythme des saisons
 à l’hiver froid
 à l’exaltation de l’été
 à la fête des sens
 à l’allégresse du printemps
 il dessine nos saisons.

Ghislaine Lejard

Extrait de Sous le carré bleu du ciel éditions Henry, mai 2011

 
La forêt comme un tunnel
 Tonneau au fond duquel
 Les formes noircissent
 Mélangées au brou de la nuit
 Et ne s’en sortent
 Qu’à l’autre bout de cette manche
 D’ombre irréelle

 Ne serait-il pas plus simple
 De rester l’après-midi
 Armé à l’intérieur pour voir
 Derrière des reflets impassibles
 L’eau stagnante
 Transportant la sagesse
 Du déjà passé

Patrice Maltaverne

  Des pins, des pins et quelques chênes aussi
 un peu plus proches de l’automne semble-t-il
 mais aucun ne renonce

 Il a bien fallu que la graine s’enracine.
 Peut-être sous le pas d’un enfant ?
 Beaucoup de nuits ont passé.

 Si haut aucun oiseau ne semble blanc
 sinon sous le silence des paupières.
 Le pin lui y croit.

 La lumière n’est plus la même sous la pinède :
 un peu plus fraîche,
 seulement un peu

 Bercement doux au vent du soir,
 des nichées nouvelles
 s’endorment.

Gérard Cousin

In Tercets du pin

 

La forêt de cette île
Sans s’en rendre compte a poussé
Sur l’île d’à côté

Thierry Cazals

In Le rire des lucioles

 
Amazonie

 Si chaque arbre abattu
 portait sur ses feuilles un poème
 si chaque poème poussait dans la tête d’un homme
 alors on pourrait coucher la forêt
 la terre bruisserait encore de chants d’oiseaux.

 Mais ceux qui défrichent et tuent
 et font d’immenses percées dans la forêt
 ceux-là n’aiment pas les poèmes
 et de livres ne connaissent
 que les billets.

 Si chaque poète
 portait dans ses veines la sève d’un arbre
 qui irait raciner dans la terre des ancêtres
 alors on n’aurait plus besoin de livres
 et c’est une forêt d’hommes qui bruisserait.

 Car ceux qui écrivent des poèmes
 font d’immenses trous dans la tête des hommes
 par où s’envolent les oiseaux de la liberté 

Nicole Laurent-Catrice

  Forêt

 Où allez-vous
 les bras ballants
 la tête pleine
 d’incertitudes ?

 Où allez-vous
 jeter l’ancre
 de vos racines ?

 Où allez-vous
 plonger vos mains ?

 Dans quel humus ?
 Vers quel humain ?

Jean-Claude Touzeil

  Langue de bois

De sa chair naîtra l’instrument
Qui te chantera l’histoire des forêts,
D’ici ou d’ailleurs,
La couleur de l’écorce nous importe peu.
Bouleau, chêne ou acajou,
Longtemps du bois couleront nos rêves :
Des pirogues en guise de galion,
Des pantins aux yeux de cristal,
Des crécelles qui hurleront au monde
Que chaque arbre est un cadeau,
Un témoin indispensable de l’équilibre fragile
D’un univers aux brumes amères.

Christine Vauchel

 
Début de promenade entre le hameau de Rosset à Longchaumois et la falaise du Montfier surplombant Prémanon, dans le Jura.      

 D’abord
 un chemin encaissé accompagné de coudriers.
 Guirlandes de châtons
 un air de fête.
 Quelques pierres roulent sous le pied
 et le sentier comme un delta
 débouche....
 
 Hêtraie.
 Le gris des troncs accroche la lumière.
 A chaque pas l’illusion d’arriver dans une clairière.
 Le gris plus mat des rochers
 verdit
 envahis qu’ils sont par des mousses
 moelleuses
 plus épaisses que la neige.

 (…)

Béatrice Machet

  À la lisière de la forêt d’Orléans

 Pouvoir être gauche comme un enfant. Pouvoir dire : il y a un oiseau et un arbre et un ciel et l’oiseau est vert parce qu’on l’appelle pic-vert et il vole et il voit l’arbre et il se pose et il aime être là sur l’arbre et l’arbre lui caresse les pattes et le paysage est pour lui et il a un cri rauque un cri désarticulé et il chante mal parce que le paysage lui fait mal et il aime le paysage et le paysage est un champ labouré noir autour et après le champ il y a une plaine et la plaine est contre un bois et le bois avance doucement par petites touffes presque transparentes et on est en hiver et on regarde parce qu’on est là et on ne dit rien on regarde et il y a un panneau publicitaire sur le bord de la route et un autocar s’arrête près d’un abribus et l’autocar est un zèbre rouge et blanc et il descend trois filles et deux garçons et ils sont petits vus d’ici et un chien jappe tenu en laisse et la personne au chien fait signe et les autres font signe et le chien jappe et saute parce que le chien ne sait pas attendre comme une personne et ils se rencontrent près d’un chemin et tous s’en vont vers les maisons près du bois et l’autocar repart sans faire de bruit et l’oiseau s’envole et nous on respire on parle on marche.

Claude Held - Extrait de Douze promenades du Fou - La Bartavelle, 1991

  Je porte une forêt inconnue sur mon dos.
Joël Bastard, Bâton rouge, Editions Virgile

Il portait une forêt. Marchait dans la forêt. S’éveillait dans un arbre. Parasite, comme le gui ?

Parasite de la forêt, de la nature, des pierres qu’il se mit à concasser ?

Coupait aussi, coupait les branches. Dans les rameaux enchevêtrés, ouvrant la distance. Avec la distance, commença l’aventure qui le porta sur la planète entière.

à quoi ressemblait-il, notre ancêtre, l’ancêtre commun de toutes les lignées humaines ?

Songeait-il déjà à refaire le monde ? à créer sa propre histoire ?

Quelles questions posait-il au ciel étoilé, au retour des aubes ?

Comment se tenait-il devant la mort ?

Françoise Hàn

 
Mirage dis-tu
 de forêt qui marche
 vers une autre terre

 racines rouges à découvert

 mais il faut compter
 avec la distance

 et ce poids de bête abattue
 sous l’écorce 

 © Jacqueline Saint-Jean(extrait de "Lumière de neige")

 

La forêt devant ma fenêtre
 est une forêt comme toutes les autres
 à force de la rencontrer tous les jours
 elle entre dans ma chambre
 et se couche dans mes rêves

Anise Koltz

In la revue Lieux d’être

  Bernard Gueit a écrit ce poème pour l’inauguration d’une exposition mise en place au Pavillon François Reichenbach de Loué (Sarthe) en novembre 2001. Vous pouvez même le réutiliser à votre gré en adaptant la fin du poème pour une autre visite forestière… L’auteur vous y autorise bien volontiers.

 FORETS

 Et nous voici marchant,
 comme au plus bel âge où l’on marche
 dans une forêt de symboles

 Et les arbres nous parlent
 sous la voûte gothique
 du plus profond d’eux mêmes

 écorchent les souvenirs
 de la forêt humaine
 où l’automne s’attarde

 où des feuilles jaunies
 conservent la lumière

 où le pas s’éternise, retenant la saison
 et la sève des mots

 Ils nous parlent
 dans un frôlement de feuilles

 la menace assourdie
 d’un orage qui s’éloigne

 et nous ne les comprenons plus

 Ils nous parlent comme avant
 quand tu parlais à la cigale en haut du pin

 quand tu jouais sous le figuier
 entouré du peuple souverain des oiseaux

 quand les mots te venaient à la bouche comme un fruit
 quand tu pensais qu’il suffisait pour vivre
 de vivre

 prenez et mangez en tous ceci est pour vous
 amandes et pignons figues kakis raisins des treilles
 pastèques citrons des jardins
 tout est bon sous le soleil

 et la forêt nous fait signe
 hep, vous là-bas

 faisons un bout de chemin ensemble

 allons, prenez moi la taille
 enfin, vous n’êtes pas de bois !

 Humains, human beings,
 avons tout à apprendre
 de cette chimie organique
 de ce souffle de carbone

 de l’oxygène qui respire dans des poumons grossiers
 de ce signal tragique entre ciel et mer

 Tragique
 A cache cache derrière les masques de la vie
 dans les allées à contre jour
 silencieux comme un hêtre

 humain
 calligraphié au pinceau noir

 contrastes jeux de miroir
 jeux d’ombre et d’eau
 buissons aux papillons de brume

 nous marchons lentement
 et les bras puissants des arbres centenaires
 nous ouvrent le chemin

 et peu à peu nous apprenons de leur paix et de leur douleur
 de leurs racines souterraines

 de leur volonté nerveuse
 de leur parti-pris de la vie

 de leur lutte pour la lumière

 et ils nous parlent de l’empire des morts qu’ils fouillent pour nous
 et qu’ils comparent à l’empire des vivants

      Ça empire, disent-ils,
 et ils ramènent cette ombre sur nous comme un châle

 ils nous parlent sans rien dire
 mais craquent en dedans à n’en plus pouvoir

 Alors certains d’entre eux voudraient quitter la forêt
 et ce siècle commencé
 plein d’effroi et de tombes

 Aller vers le soleil
 se changer pour un bateau ivre

 Il reste des places à bord
 pour embarquer, rdv à ….
 du…au ….
 prenez le bateau de l’exposition sur la forêt.

Bernard Gueit

 
Derrière la meute des fougères
le regard s’aiguise

Un bréchet d’azur
entrouvre la forêt
sous l’aile des ramiers

Et tous les jupons du soleil
voltigent à sa hanche
pour la curée des ors.

Jean-Pierre Nicol

 

Ici, dans la forêt, avec les arbres qui nous défient, nous ne pouvons qu’approuver leurs cimes, nous arracher pour quelques instants à nos propres racines.
 Nous déclinons soudain de ce côté où l’imaginaire bouscule toute réalité. Pourtant c’est bien elle que ces arbres apostrophent, mais autre, mais confondue avec des âges au règne sans partage.

Max Alhau, inédit

  La forêt dense

C’était une forêt dense
Une forêt qui faisait tant arbre
Qu’elle en était sombre
De par le nombre.
On aurait dit la nuit.

Mais n’est-ce pas la vision habituelle
De la forêt
Du mot « forêt »
Qui vole aux arbres
Leur identité.

Si je voulais donner à voir
Une forêt de magnolias
Une forêt de cerisiers
Comment dire le trop de blanc
Le trop de lumière ?

Y fait-il alors si clair
Qu’on ne distingue plus rien
Là non plus.
Le noir vient alors du blanc.

On ne parle jamais
De la « forêt » de cerisiers ?
Il en faudrait tant de milliers !

Mais non la raison est toute autre
Les cerisiers passent pour domestiques
La « forêt » implique la sauvagerie

Quand on dit « forêt » on voit de suite
L’impénétrable forêt des romantiques
La forêt où le chemin ne mènent
qu’à l’attirante maison de l’ogre
avec sa minuscule lumière
tout au bout.
Et l’on se brûle à la lumière

La forêt donc suppose un ogre
Une troupe de truands
Forêt des Abruzzes
Des hautes Tatras
Forêt d’Alamut
Forêt des Assassins
Ou forêt de Brocéliande
Au cœur des mystères merveilleux.

Mais en moi maintenant tout s’apaise
Je ressors de la forêt
Avec une simple écharde au doigt
Ou juste une épine dans le pied.

L’épine !
Elle est en nous
Modèle réduit de la forêt
Épine de bois blanc
Épine de bois noir
Épine d’enfance et de vieillesse
Épine dorsale
Au cœur du vivre.

Jean Foucault

 
Combien d’arbres pour faire une forêt
 combien de hêtres de charmes de chênes
 de sapins d’épicéas
 combien de graines pour faire un arbre
 combien de glands de faines de cônes

 combien de pas pour parcourir la forêt
 combien de peurs pour rencontrer
 le renard le sanglier aaale loup
 combien d’histoires de forêts enchantées
 pour entrer seul dans la forêt ?

Luce Guilbaud

  À chacun son destin
 et sa fin même les pins
 élancés vers l’infini
 rebelles à toute nuit

 On a peint horizontal
 un trait jaune et fatal
 sur le tronc de ceux qui
 s’en retournent à la nuit

 Henri Chevignard

 

Dans la forêt
où rôdent les songes
on entend battre quelque chose :

le cœur ?

Georges Jean

 

Violent orage pendant la nuit. J’ai cru que la montagne se fendait. Impossible de m’endormir.
 Au petit matin, le soleil est apparu derrière les cimes. Avec lui un grand sentiment d’apaisement. La forêt sentait la terre mouillée. J’ai pris un petit chemin derrière les sapins et j’ai marché dans la brume.

Claudie Gallay

In la revue Lieux d’être

  Ce n’est pas dans le bruit que tu bâtis bonheur
 Mais en fouillant la feuille au fond de la forêt.

Christine Guénanten

extrait de Le soleil de cristal