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Joseph Bruchac est l’auteur aussi bien de récits de fiction que de poésie. Il a également recueilli les contes des peuples Iroquois et Abenaki dont le fameux : Thirteen Moons on The Turtle’s Back. Récompensé par un prix littéraire, il apparaît, en tant qu’auteur ou co-auteur, dans plus de cinq cent publications et dans une bonne soixantaine de livres. Il a fondé avec sa femme Carol la maison d’édition The Greenfield Review Press, et il est le directeur de la revue littéraire The Greenfield review. Son travail d’éditeur et de revuiste ont débouché sur des ouvrages d’anthologie. Il aime aller à la rencontre des artistes comme lui, d’ascendance Indienne En effet Joseph Bruchac est certainement aux U.S.A. celui qui connaît le mieux la poésie Indienne et ses auteurs, en cela il est leur plus ardent défenseur. Il vit au pied de la montagne Adirondack, dans la ville de Greenfield, dans le nord de l’état de New-York, dans la maison où ses grands parents maternels, membres de la nation Abenaki, l’avaient élevé. Malgré des ascendances Anglaises et Slovaques, il affirme que c’est son héritage Indien qui l’a le plus nourri. En 2003-2004, Joseph a vu édités deux recueils de poèmes (éditions West End Press) : NDAKINA (notre terre en langue Abenaki) et ABOVE THE LINE. |
En mars 2005 paraît un roman, intitulé CODE TALKER, retraçant la participation des Indiens Navajo à la deuxième guerre mondiale, notamment dans le codage des messages secrets de l’armée , à travers la vie d’un jeune héros de 16 ans. Joseph Bruchac, est le plus ardent défenseur de la littérature Indienne sur le sol Nord-Américain. Il dédie son recueil NO BORDERS ( dont sont extraits les trois poèmes) à tous ceux qui pour regarder la terre n’ont pas recours aux cartes. Ces textes tout droit tirés de son héritage Abenaki, sont un témoignage mais aussi une réflexion sur la notion de frontière : un terme cher au mythe de la conquête de l’ouest qu’il convient de remettre en question sous l’éclairage des événements mondiaux contemporains. Ce livre est tout à fait représentatif de ce qu’on appelle aujourd’hui " littérature Indienne " : ni description de la déchéance de certains de leurs frères, ni trahison de leurs cultures orales, mais bien émergence d’une écriture littéraire résolument consciente d’une identité riche et bien vivante. Cependant attention ! les auteurs Indiens ne veulent pas être enfermés et réduits à ce simple et terrible adjectif d’indien, ils s’adressent à tous les humains sans distinction de culture ou de couleur. Rappelez-vous : aucune frontière, pas d’étiquettes, pas de tiroirs mais l’ouverture du cœur.Recueil traduit par Béatrice Machet et disponible aux éditions VOIX, collection " vents contraires. |
WORN BY THE RAIN
Holding my father’s shotgun in my left hand |
USE PAR LA PLUIE
Tenant le fusil de mon père dans la main gauche
Grandfather : mot utilisé pour les invocations au ciel. Les Indiens disent familièrement Grand-Père le ciel, Grand-Mère la lune. |
Receding Like the Wilderness in the Night
Under the stars, the smell of the desert everywhere, L leans over and talks about Peyote and S about the Stomp, and we are all wide open and looking up and it is beautiful for a moment, my eyes meeting S’s eyes, we roll off into the distance, me sitting on the hood of the sliver, silver car in my green, green dress, shimmering with the heat that has already left this place. Don’t think, don’t think about the next day, the wandering through the desert, the children screaming in your ear, the watching of the bodies melt, the things you have to know about men. This is when the desert does not bloom, it is when it cuts you open and reveals a wound that cannot heal, the one that is cut precisely in the shape and shadow of your father. His hands reach out in the dark, they implore for forgiveness, and then they withdraw, like the shadow that they finally are, moving slowly across the red desert floor, receding like the wilderness and into the night. |
Reculant comme l’étendue sauvage dans la nuit
Sous les étoiles l’odeur du désert partout, L se penche et parle du Peyote, S à propos de la Stomp, nous sommes tout ouverts, regardons en l’air et c’est beau pendant un moment, mes yeux rencontrent ceux de S, nous roulons, moi assise sur le capot à l’éclat vif argent, argentée la voiture je porte ma verte, robe verte, scintillante de la chaleur qui a déjà fait place. Ne pas penser, ne pas penser au prochain jour, le vagabondage dans le désert, les enfants vous hurlant dans l’oreille, la vue des corps fondus, les choses que tu dois savoir au sujet des hommes. C’est quand le désert ne fleurit pas, c’est quand il te coupe à vif et révèle une blessure qui ne peut guérir, celle qui est précisément découpée selon la forme de l’ombre de ton père. Ses mains t’atteignent dans la nuit, implorent ton pardon, et puis se retirent, telles l’ombre qu’elles sont finalement, se mouvant au travers du désert rouge, reculant comme l’étendue sauvage dans la nuit. |
CORNERS
On the corners |
LES ANGLES
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