Un pont ? À peine. Une fragile passerelle, glissante de neige, qui mène vers un sous-bois ombreux. Aube ? Crépuscule ? La lumière est indécise. Me voici dans ce lieu onirique, qui habite, sous des habits divers, nombre de mes nuits. Il faut passer. Les promesses, aussi floues soient-elles, sont de l’autre côté. Simplement y croire. Il n’est pas obligé de glisser, pas inéluctable de tomber. Avancer, simplement avancer vers l’inconnu.
© Brigitte Raoult
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Ambiance
V de neige traçant sa route
dans la douceur ouatée
de la prairie
Lumière tamisée
ombre des sapins
qui osera franchir
le petit pont immaculé ?
© Hélène Péramment
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Délicates la neige l’ombre de la neige
toucher fragile à fleur de terre
dans le petit jour
souffle court posé à peine
un pont solitaire
ouvert à une respiration plus blanche.
© Marilyse Leroux
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Ombre assoupie Neige accomplie
Tu es ce pont vers l’impossible
Cette passerelle vers ce qui fonde
et nous dépasse
Une lumière sur l’incertain
Une parole sur l’oubli
Une source pour demain
© Béatrice Libert, 9-3-18
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Les neiges sèment ombres et lumières
éclatantes
dans tes rêves éveillés
Les vents allument
les volcans
de ton désir de vie profuse
Chaque jour est un pont
un long chemin d’envol
© Mylène Joubert, 9-03-2018
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Pont de neige,
j’emprunte ton étroit sentier
blanchi de sucre glace.
L’ombre portée par ton ouvrage
fait comme des halos de givre
dans l’eau blanchie que tu surplombes.
Pont de neige,
mène-moi au dessus de l’eau blême,
vers ce mystère de l’hiver ineffable.
© Alix Lerman Enriquez
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D’ici
L’eau la neige n’ont pas de courage
Je vois mon ombre
comme un semblant de mémoire
Mais si j’avance si je vais
vers la bouche éclatante
Quand mon ombre passe le pont
je suis du côté où le fleuve se bat
© Marc Baron
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Il y a en nous un paysage de neige
que divise une coulée d’ombre
côté colline un sentier en pente effacé par les herbes hautes
nous emmène vers une forêt sombre et mélancolique
de l’autre on descend lentement vers la lumière
on entend les vocalises d’un merle
les cris des gamins qui font de la schlitte
la luge de mon enfance
dans le hameau
mon père déblaie la neige devant la maison
plus tard il m’appellera pour que je l’aide à scier du bois
je crois qu’il aimait que je partage son labeur
entre les deux espaces un étroit pont de pierre sans rambarde
© Pierre Rosin
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d’une rive à l’autre
le pont avale la lumière
la forêt aspire les souvenirs
nulle trace de pas
nulle ombre et nul mirage
quand la neige aura fondu
cette chimère s’éteindra
© Georges Cathalo
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Est-ce vraiment un pont ?
Mais non, c’est un glaçon
couvert de neige
qui dans l’ombre a glissé
du haut de la montagne
jusqu’ici.
Sans bruit il s’est couché
par-dessus le ruisseau
pour me permettre
de courir plus vite vers toi.
© Cécile Gagnon
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Quand le haï-court est long
Il fait un pont de neige
à l’ombre des jeunes filles en fleurs
qui attendent le printemps.
© Franciska
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Enfin
le baume de la neige
pont entre les hommes
après tant de nuits d’encre
d’ombres vacillantes
au bord du gouffre.
© Jean-Noël Guéno
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Dans le silence pompons de neige
Dansent, voltigent, et soudain sombrent
Sur la passerelle du manège
Offrant au merle sorti de l’ombre
Une page blanche sur le pont :
Haiku d’hiver…comme au Japon !
© Mireille Sepaser
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Mon âme frileuse se frotte aux rayons ardents
Elle trouve réconfort sur ce pont
qui enjambe les eaux glacées
et hésite :
Poursuivre sa route en foulant les herbes de neige givrée saupoudrées
ou rester là,
sur ce trait d’union entre deux berges voisines et étrangères
sur cette main tendue au passé tapi dans l’ombre
sur cet instant suspendu au-dessus du tumulte
dans l’ardeur de cette parenthèse irréelle.
© Cécile Meffre, 09/03/2018
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Quelques traces sous nos pieds
ainsi parle la neige
en tombé délicat
Ainsi parle le poème
sur le pont
où s’aventurent nos ombres.
© Marilyse Leroux
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Combien de traversées
de pierre en pierre
de talus en traînées d’ombre
pour laisser fondre la neige à son cou
avant le pont que l’on n’attendait plus ?
© Marilyse Leroux
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Tôt
l’ombre a couru avec le ruisseau
pour rattraper
la lumière sur le pont.
Les pas dans la neige
mènent aux grands arbres
enfoncés
en écharpe à l’hiver.
Leur patience
chatouille le parapet
qui sourit.
© Cécile Bellamy Bajard
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Le pont se fait neige
et l’ombre glaçon.
J’ai peur du manège
des sombres saisons
© Cédric Landri
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La nuit portait sa peine
la rivière gelée
l’avait emprisonnée
il neigeait
il neigeait
la nuit portait sa peine
entre hier et demain
la neige lui ouvrit
un chemin de lumière
dans l’ombre
un pont de lune
lui offrit un passage.
© Eve Cazala
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Fiancée de l’hiver
Ce soir
bientôt étreinte par l’Immaculé
tu avances en équilibre
pieds nus
rougis
dsur le pont de cristal
Tu chutes
dans l’ombre
mais le frisson t’oblige
à te relever
Le froid mordant efface
le crissement
de ton pas
les cristaux poudrent ta chevelure
recouvrent tes mains
de neige
Alors ton silence embrasse
le cri du vent
© Nathalie Labarre
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Berce-Neige
Emmitouflé dans son anorak
l’enfant s’est levé de bonne heure
et du haut de son monticule
s’émerveille
tout est transformé
tout est nouveau
tout est neige
le soleil lui-même
fait de chaque flocon
un arc en ciel
la terre s’est étoffée de silence
l’air hume la neige
Seul
à l’ombre des grands pins
les bras en croix dans ce matelas douillet
allongé
il plane de béatitude
et l’eau sous son petit pont
s’est mise au diapason
de son ange musicien
© Claude Huger
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Sous un pont de neige
dévale un ruisseau joyeux -
l’ombre bleue des pins
© Lucien Guignabel
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Effleurance de soleil sur un
Pont de pierre revisité par le
Blanc. D’une rive à l’autre, brins
Verts affleurants, quelques cailloux
Esquissés, mouvance du relief, lumière et
Ombré comme deux versions d’un même
Monde. Réalité palpable et multiforme, je me
Meus dans tes rets et considère -sans
Presque ciller- l’outrage du temps. Sur
Tout et tous. Qu’importe. Poudre de
Neige, etoiles de givre, la fonte est
Proche, il faudra bientôt oser
Quitter (pour un temps ?) les chemins de
Traverse. Sous l’immaculé la
Renaissance approche, frémissances des
Contours, clapotis du ruisseau. Être soi-même ou disparaître dans le
Courant.
© Emilie Voillot
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Tout nous relie
Même l’ombre
Et ce pont
La neige ne suffira
pas
à nous faire taire
Nos pieds nus
goûteront la tiédeur
de la neige
Nous savourerons
le poids des ombres
Et celui de ce pont
qui nous relie
Sans cri
Le temps
effacera
les ombres de nos pas
© Marianne Girault
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Matin de neige
La lumière de ton ombre
sur le petit pont
© Monique Leroux-Serres |