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Une parole
Œil fixe et bec incisif
Jaune citron ou gris trottoir
Rouge au col silencieux
ils sont de retour
Depuis des lieux
Indéchiffrables
Ils nous balancent
leur chant sidérant
Et soudain propulsés
Véritables élastiques
Les voilà ailleurs
En appui entre près
Et loin
Nous laissant
Sur la touche
Claire Kalfon
Poème des intervalles
© éditions inicité, 2019
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Le chat parti
la pluie d’automne s’acharne
sur l’oiseau mort
Crépuscule d’hiver -
le chant des choucas
dans les nuages roses
Héron debout dans l’herbe
ce qui s’appelle
longtemps
© Christophe Jubien
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Pluie de printemps -
le canard endormi
tout contre sa cane
Pire qu’un clochard
un homme
qui regarde un oiseau !
Pondant ce haïku
tandis qu’au loin
une poule caquète
© Christophe Jubien
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Portrait
Mon jardin a des pattes d’oiseau
Et des ailes de tourterelle
Il a un corps de mésange
Une tête d’écureuil
Un bec de pic épeiche
Il a une cervelle de moineau
Une lenteur d’araignée
Une respiration d’abeille
Il a les rêves de l’ancolie
La folie des capucines
Et le sens des réalités
De la rhubarbe
© Béatrice Libert
(inédit)
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Un merle confie sa voix
Aux livres des lumières
Serait-ce en nous qu’il chante ?
Serait-ce en nous qu’il trace
La lisière du bonheur ?
Béatrice Libert
Ce qui vieillit sur la patience des fruits verts
© Le Taillis Pré
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J’écoute le même oiseau siffler le même air
Sur le même arbre du même jardin.
Qu’est-ce qui, en moi, a changé ?
Béatrice Libert
Le bonheur inconsolé
© L’Arbre à paroles
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Oiseau migrateur survolant le village
Le village aussi
Est de passage
Thierry Cazals
Le rire des lucioles
© éditions Opales
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Les moineaux s’approchèrent si près
Si près
Que je devins l’un d’eux
Thierry Cazals
Le rire des lucioles
© éditions Opales
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Lumière de l’hiver
Cri du corbeau
Un petit air de ressemblance
Thierry Cazals
Le rire des lucioles
© éditions Opales
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Plume de geai
Si je te trouve en chemin
Je n’aurai pas perdu ma vie
Thierry Cazals
Le petit cul tout blanc du lièvre
© éditions Motus
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Pieds nus dans le liseron vert
Le héron et moi
Disputons un match d’immobilité
Thierry Cazals
Le petit cul tout blanc du lièvre
© éditions Motus
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Et cette nuit ?
Ce silence est-il truqué ?
Pas une seule grappe
de notes rossignoles
Se taisent même les chevêches
Et ce noir ?
Ce noir est-il truqué ?
Véga, Vénus, Aldebaran
sous l’étouffoir des nuages
La nuit a mal à ses oiseaux
La nuit a mal aux étoiles
Alors je lui donne des poèmes à manger
Elle vient happer les mots
qui s’écrivent sous les paupières
Je peux aimer longtemps ainsi
attendre
que le ciel s’averse
Colette Daviles-Estinès
Extrait de L’or saisons
© Editions Tipaza (2018)
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Profond de la forêt
Clair
un chant d’oiseau
dit le monde
© Alain Clastres
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Dans le nid
un oisillon appelle
Tout l’univers
derrière lui !
© Alain Clastres
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Les hirondelles
Les hirondelles s’en vont
Leur vol
vers la mer
l’air du large
dans leurs ailes
Les hirondelles s’en vont
Vers des rêves
arc-en-ciel
qui frissonnent
dans l’espace
les hirondelles s’en vont
Elles volent magnifiques
où flottent leurs ailes
Ivres de l’air
ivres d’espace
© Valérie Huet 2019 (Inédit)
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Comme aile
Connais-tu l’oiseau feuille et l’oiseau racine
Et tout en eux qui voyage, mais au sol jamais lié
Et l’oiseau soleil, plume d’or sur un lointain ciel
Qui règne sur un peuple aux pattes enserrées
Parmi les éboulis, graines qui bougent, mouvement d’ailes déployées
Ombre et lumière d’une trajectoire jamais tracée
Et cri, et chant
Connais-tu ce que l’oiseau peut te dire de toi ?
© Christian Monthéard
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Mésange vole
un ciel à tout le monde
en plumes le pouvoir du message
en châtaignier le nichoir
et l’une en l’autre
en fragile équilibre au dessus de nos espoirs
ces grammes indociles
ces envolées de peur au battage de nos étés
et la couleur têtue qui rit de notre adhérence acceptée
bat l’aile
vit, la donne, ravit
© Christian Monthéard
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Écouter un oiseau
Sans soif, sans espoir
Sais-tu pour qui il chante ?
Écouter un oiseau
Comme ça pour rien
J’avale les notes
Je les déguste
Elles fondent dans mon sang
Écouter un oiseau
Chante-t-il pour elle ?
La mélodie court
Au-dedans de moi
Étouffant peines et tracas.
Entendre cet oiseau
À la jolie voix
Tout près, tout près de moi
Son appel monte et descend
Et ravive ma joie
Savourer le chant d’un oiseau
Pour disperser ses chagrins
C’est si simple
Ce soir, je sais bien
Pour qui il chante.
Pour moi.
© Cécile Gagnon (inédit)
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Hiver
noirs capuchons et corbeaux
dans le silence
© Anne-Lise Blanchard
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La perdrix
d’un trait
déchire
le couvert des blanches toisons
que griffent les bras nus des vignes
sous le gris soleil d’avril
Anne-Lise Blanchard,
« Eclats », © Éclats d’encre, 2010
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Du haut de sa jeunesse
il toise sa mère
le jeune cygne
© Anne-Lise Blanchard
Clin d’œil du
ciel derrière
l’élan des fûts
le coucou
mécaniquement
avoue
sa présence
Anne-Lise Blanchard, « Eclats », © Éclats d’encre, 2010
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Oiseau sur la branche
Comme une boule de soie
Qui se balance gracile,
Duveteuse, fragile
Objet d’émoi.
Et tu pépies,
Oiseau de joie,
Comme une flûte en bois,
Une flûte à bec
Dont la chanson se perd
Dans le jour bleu et froid.
© Alix Lerman Enriquez |
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Les pailles font l’empire
D’une pie qui amasse.
On maille des sourires
En dénouant les grimaces.
© Cédric Landri
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Tourterelle une princesse
D’un poirier en floraison.
Éclosion d’une tendresse
Entre les révolutions.
© Cédric Landri
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Quand l’oiseau se déplie,
Il pense au soleil dense.
Quand le poulet rôtit,
On salive d’avance.
© Cédric Landri
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