Rousseur
de lune
caressée
d’un frisson lucide
j’ai rapiécé
ma nuit
d’une étoile
ahurie
gobé les vents
déroutés
dilué de la poudre d’ombre
dans le sucre d’argile.
Le vent
épouse
les balançoires
croise des oiseaux
bagués
esquive
les hommes
Un arbre hésite
à troquer
sève contre
pelures du langage
La terre ne connaît pas le doute
elle abrite celui des hommes
Laisse moi juste
empoigner la vie
ausculter ses splendeurs
et planter ton sourire.
Exquis mots
de braise
ou de glace
poinçonnez le ventre du papier
pulpez les mots
désengourdis
sifflez sur les lèvres
endormies
brûlez dans le flot
des eaux brisées
fondez un foyer
pour lettres
isolées.