Écouter autrui, c’est le faire exister. Charles Juliet Qu’ils reviennent celles et ceuxqui n’ont pas laissé de tracesou dont les traces se sont perdueslâchées trop loin dans les replis des hiverségrenées dans les trous noirs du videsaisissant nos mémoires pillant nos corpsnous laissant sans poidsdans l’humilité souveraine… Marie Alloy Rengaine

Ne plus êtreesclaves de nos écrans,ne plus êtreprisonniers d’un monde virtuelqui nous enfermedans la plus grande des solitudes,contrairementà ce que l’on voudrait nous faire croireavec notre grand nombre d’amis de vent. Refuser que nos vies soient passéesau peigne fin du traçage numériqueet à la moulinettede la surveillance généralisée. Allongée dans

Ils jouaient au loupparmi les feuilles mortes des tilleulsles flaques d’eau de l’automnel’âcre senteur des toilettesoù se réfugiaitle mauvais joueurqui refusait d’être pris. Ils jouaient au loupmalgré les chutes vives sur les caillouxles vaches croche-piedsdes plus grands. Ils jouaient souffle coupéà se fendre le cœur en deuxavec un appétit de

Hay vidas que solo             la noche ilumina,                          a las que solo presta oído             el silencio,              vidas que no buscan                                      saberse ni piden                          ser miradas :                          son su pura presencia,                                               son siendo                                      nada. Il y a des vies que seule             la nuit éclaire,                                      auxquelles seul

Par dizainesdans le feuillage, cachéspassereaux à gazouiller Un arbre chanteur ! *** Sur les rochersRessac incessantSe recalersur le rythme du temps *** Étrangeté, beautéOrdre cachéL’étonnement du mondesuffit à mes journées Feuilles légèresAlain ClastresUnicité, 2024ISBN : 978-2-38638-091-413,00 € Dans son recueil « Feuilles légères », Alain Clastres débute par un hommage à Nagarjuna,

Parfois les ongles se mutinent comme de petites machines ils grattent en cadence pour détacher les ronces décoller les chimères arracher les boutons les graviers sous les yeux il suffit d’une coulée de lave au milieu du carrelage pour éteindre ses peurs et clouer le passé … Et toute la

Un grain de beautéPourrait-il germerDans le cœur de la terre ? ***** L’étang a-t-il éteintLe feuDu héron gris cendré ? ***** Quand quelqu’un ne nous aime plusÀ qui nous abandonne-t-il ? ***** Un homme à fleur de peauEst-il un bouquet d’émotions ? ***** Est-ce que les lits des féesRessemblent aux

Autre méthode d’ouverture Ouvrirle dictionnaireet fixer de nouveaule mot « miroir »droit dans les lettres. Après quoi, en poursuivre,selon son inclinaison, les refletsplus ou moins netsqui nous viennent sous les doigts. Et de la sorte dériver, dériver-l’esprit radeau-tant et plus,plongé dans la brumeépaisse du volume en main-    et tout cela,en

Les souvenirs, quoi qu’on ait vécu, ça ne se jette pas comme ça. On les met soigneusement dans un petit carton, quelque part dans un coin du cœur. Au début, on ne l’ouvre pas, le carton à souvenirs : il s’ouvre tout seul au moindre prétexte. Et puis, le temps

Souvenirs Il fut un temps où je sélectionnais des épisodes de ma vie pour les vendre au marché. J’avais différents clients. Les plus pressants étaient ceux qui voulaient changer de passé. Je disposais sur mon étal des scènes d’une enfance heureuse, les baisers de ma maman, des souvenirs d’anniversaire, entouré