Cavale (3)
Excuse-moi de faire ce bruit de velours froissé mais le monde entier est un fragment.
Le monde ne peut se rétracter
sous peine d’être tu, complètement tu, devenir immobile.
Le monde et ma robe avec, absorbent le volume des choses qui ressemble à poussière.
Mon corps charrie ce que je suis avec tant d’autres nuits levées.
Je vais chanter la chanson.
D’où je viens,
le temps écrase et déchire au ciseau par le ventre. Je suis fils ou fille, langue tierce, inouïe. D’où je viens, je suis vivant toujours plus vivant. D’où je viens, chaque heure est vécue,
reconduite.
Cavale
Marie-Noëlle Agniau
Éditions L’Harmattan, 2013
ISBN 978-2-343-01644-3
11,50 €
« Où qu’on soit, le poème est en faction »
Où cette cavale multiple mène-t-elle Marie-Noëlle Agniau ? Elle semble partir en tous sens, déroutante parfois pour le lecteur surpris par « ce flot de paroles ».
« Le poème est venu te parler des choses qui ne sont pas encore là ». Peut-être faut-il lire, sans s’interroger, sans se retourner… On peut simplement dire qu’il y est question d’amour, de passion « Comme ça me mange, ton être en moi ! », mais aussi de l’absence.
Les animaux, omniprésents, sont aussi les interprètes, les témoins de bien des sentiments.
Robert Froger