La toile de l'un

Émilie Dautremer

Émilie Dautremer

De toute urgence mieux
Habiter le monde et assumer la
pluralité de nos êtres ici-bas,
Haut les coeurs. Changer de
File oser l’inavouable qu’à son corps
Défendant le jour naissant
Espère. Vague de sens et friselis des
Membres trop gourds,
Encore. A l’encontre des bien-
Pensants qui se cachent les
Yeux les uns aux autres semblables,
Plurivalence assumée pour ne plus s’
Etioler sur le ressac existentiel.
Singularité des tourterelles qui se
Poursuivent à tire d’aile,
Hier encore tu m’adorais,
Demain, c’est sûr, je reviendrai!
Soyons sûrs soyons sains, le
Jour viendra où mes bras, en
Fin, ne refermeront plus.

 

Quand les vignes se
Couchent et que murit le
Grain. Quand le lichen s’accroche et que
Montent les
Astres. Quand les cigales
Gémissent et que plient les
Roseaux de vos
Cœurs aux
Abois. Il serait,
Alors, temps de croître en même
Temps que de
Dire, et d’accueillir en vos
Temps intimes vos immobiles
Corps. Les élans naturels, les flèches
Lancer, Bras s’
Ouvrir.

Devine … Un tendre voile sur des
Jours qui s’inter-pénètrent, se ressemblent se perdent en non-dits ou simulacres de
Soleils mentaux… Qui suis-je ?
Devine… Une sensation tour à tour fugace ou
Reine, qui n’émeut que les “initiés”, enclins à
Rire, “veiller” ou croire… Qui suis-je ?
Devine encore… La caresse après l’orage, le verbe ensorceleur après la silencieuse opacité… Qui ? Quoi ?
Parfois fantaisie étrangère, surprenante énergie…, simple “Partageance” “ou même”, violence presque agréée si l’autre garde ouverts bras et pupilles… Qui donc est-elle ?
Inclination soudaine, fruit mûr en toute saison de l’âme, charme de la certitude et du repos mêlés, elle remet debout son semblable et ensorcèle d’un même geste “évidence”…
Ne dit-on pas qu’elle feint de confondre ses attentes et celles “autres”… ? Qu’elle se joue des fioritures et caprices en tous genres et lieux ? De quoi/qui parle-t-on, enfin? De l’
Amitié bien
Sûr(e).

Un jour dernier, fiasco d’ombre et
Chaleur en volutes, allons au lac
Du C. Nage à contre-courants tièdes parmi les premières
Mortes feuilles, comme un bain de rousseur, les rayons solaires dardés sur les
Cimes alentours. Les rivages secs, un grand
Chêne ployé par la brise
Incessante ; quelques branchages timides
Goûtant l’appel humide se déploient avec
Grâce, tissant une dentelle
Aquatique. La guirlande de bouées
Jaunes oscille au gré des vaguelettes, tandis que les ricochets des
Enfants forment des corolles
Éphémères. Splendeurs d’une autre temporalité, la nature s’offre sans appâts,
toute en trésors chamarrés. Des glands
Tombent doucement, un à un. Des cris des
Bruits, craquements sifflements gouttelettes et clapotis… Nous étions seules et
Ensemble et, sans faire d’effort ni semblant,
Sentions l’appel du large sans
Frémir d’envie
Aucune.

L’appel du texte comme
Le stratagème en titre, l’esprit fait
Verbe ; comme le dire du
Sens et vice-versa. Qui peut trouver la phrase idoine,  le qualificatif ultime? Comment
aiguiser l’infinitif jusqu’à en faire l’arme secrète tirée de la
gorge bouche langue ; le sourire de la parenthèse l’
hésitation de la virgule placée puis dupliquée, telle la
Voyelle terminale au féminin. L’aura du
Paragraphe qui isole et re-
Tient l’inspiration comme l’attention, ces
Sibyllins guillemets qui semblent presque
Excuser leur existence ou parfois celle des
Mots qu’ils protègent illusoire-
Ment. Le participe parle s’accorde fait
Face, comme dédié à celui qui le
suit. Lire pour croire et écrire pour
Voir.

Dans ce petit pays d’outre-
Temps l’on est vite
Happé par les contours en pointillés des
arbres sur les collines au
couchant… L’on apprend à apprécier dans leur intemporalité
surannée les églises romanes en précieuses
Miettes ; les frêles châteaux, à perte de vue é-
merveillée, au gré de prairies en
Friche, évoquent d’hypothétiques
Souvenirs des temps anciens… Les champs
ensauvagés, encerclés par des bêtes placides -et
presque tendres, é-
Veillent parfois la conscience
Repue à d’autres
Éclairages… Dans ce petit pays
Froid on craint presque le rayon direct qui
oblitère la précision du
Regard ou même la réalité des vieilles
Pierres. Roses trémières hautes, telles des guerrières vaincues mais
braves : on en perçoit avec l’habitude la complexité du
charme… si l’on est attentif
Seulement. Par-dessus tout les
cieux bleus et gris en patchworks
indéfinissables, à la beauté grave, surprennent l’
âme à chaque
Instant.

Je suis tu
seras la
femme aux
mains de
verre, rêche
réalité à adoucir
sang relâche.

 

Epuisée
rompue
désarmée
apeurée
assoiffée
alourdie
fatiguée
désolée
désespérée
désemparée
désillusionnée
délaissée
laissée
laid
c’est.

A l’orée de ces matins
fiévreux il y eut un
jour mauvais mauvais
présage. Et les
bras se dé
nouèrent.

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