13 novembre 2015…

13 novembre 2015…

Une bougie brûle
à la fenêtre…

Une bougie pour des sourires éteints par milliers,
des rires effacés,
des regards incrédules.

Une bougie brûle
contre la haine…

Alain Boudet

Elle s’appelait Lola
et dans son lumineux sourire
à jamais figé
qui pouvait deviner                                                            que
s’atablaient les lettres
du mot douleur

Ils s’appelaient                                                                      Mathias
comme un cadeau
à jamais enlacé à Marie,
Kheirddine,
au violon ce matin muet,
Grégory le vigilant
Aïcha la vivante
Guillaume et Tania
Nohemi et Alberto
Sven et ….
… tous ces prénoms
que l’on sait
sans les connaître,
que l’on habite
en les portant
au long des larmes
Tous ces visages
souffrants
absents
effarés
par tant de haine

Et ce même nom de famille,
pour l’éternité
VIVRE

Cri de souffrance,
multiple
unique
multicolore
Dans la lumière vacillante
d’une petite bougie solitaire

Elle s’appellait Lola
et sa lumière tremble
au cœur des milliers de flammes
allumées à jamais                                      dans les
profondeurs
de nos nuits

Isabelle Lavoix (14 novembre 2015)


Des textes d’adolescents écrits à l’Atelier Poésie du collège de Beaufort-en-Vallée, sur le site Hugo, Rimbaud et nous


Respirez les sourires

De toutes ces haines stupides
ces fleurs que l’on écrase
à l’aube de l’éclosion
au nom d’une pensée
aux couleurs différentes
ou de légitime frivolité
se baignant dans l’air libre

De tout ce sang versé
qui célébrait la vie
ces innocences bafouées
dans la terreur, le carnage
que faire, que répondre
sinon continuer à nous ouvrir
comme pétales au soleil
avec la caresse du vent
la bienveillance de la terre
qui berce d’un même rythme
le monde en entier

Chantez avec des fleurs
fêtez toutes les couleurs
portez l’amour en boutonnière,
allongez-vous sur des parterres odorants
respirez les sourires, respirez les sourires
même à l’ombre
même au soir triste
respirez les sourires
qui ne se voilent…

Louis Bertholom

 

Nous récoltons les moissons de nos seigneurs
Et les coquelicots dans le blé de notre jeunesse
Sont à la parade, insolents dans l’herbe si tendre.

Nous buvons le fiel du vin des maîtres
La corde sur le cou, attendons à leurs pieds,
L’ordre d’aboyer à la nuit gangrénée
Par la peste émotionnelle pour mordre le vide.

Nous sommes nés et vivons comme l’air, libre
D’aller, où nous semble bon, dire ce que voulons.
Dans le désert crier sous la lune, rien n’importune,
princes, rois, puissants, qui couvrent d’un bruyant
brouhaha le silence de celui qui jamais n’aura parole.

Ainsi va l’ordre du monde, dites-vous.
Pas d’innocence encore moins de naïveté

Nous récoltons sur nos mains le sang de nos enfants,
tandis que nos maitres boivent le divin nectar
des bénéfices de cette boue pétrie aux alliances vénales
de real politic fleurant bons le pétro-cash
La géo stratégie, l’influence de vérole.

Innocence dites-vous, où la poésie n’aurait pas sa place.
Lot du poète, d’extraire l’or, même de l’horreur…
Et vous maîtres, comment de cette récolte

séparerez-vous, le bon grain de l’ivraie ?

Saïd Mohamed

Je pétris les mots
À fleur d’émotion
Je les chante
À l’eau de clarté
Je les teinte
Au levain d’espoir
Et par la poésie
Je veux croire encore
À l’échange
Et au partage

Paul Bergèse

Pas peur
De la mort et des anges impossibles de la fin des temps
Pas peur
Des avions-suicides téléguidés par la mauvaise pensée
Pas peur
Des barricades sans servants du parcours des pauvres
Pas peur
Des envouteurs de rêves qui dorment sur des clous
Par peur
Des castrateurs de maïs qui se trompent souvent de cible
Pas peur
Des snipers embusqués qui me visent au cœur
Pas peur
Des soldats en nuisettes dont les grenades foirent
Pas peur
Des sorciers de la parole muets comme des carpes
Pas peur
Des glandeurs en tout genre sans genre défini
Pas peur
Des pirates impliqués dans les mœurs en rupture
Pas peur
Des prêcheurs du faux grassement rétribués
Pas peur
Des masques d’halloween en pâte de carton
Pas peur
De ceux qui me trahissent sans mauvaise pensée
Pas peur
Des femmes de triste vie qui veulent m’épouser
Pas peur
Des géographes de l’absurde qui relookent les champs
Pas peur
Des plénipotentiaires véreux qui trahissent leur mission
Pas peur
Des politiques d’opérette qui nous refilent du vent
Pas peur
Des grands prêtres sans chapelle dont la foi erre folle
Pas peur
Des amitiés de sables qui s’effritent à l’ouragan
Pas peur
De l’assassin discret qui sème son Adn à la ronde
Pas peur
Du flic de coin de la rue planté en pleine avenue
Pas peur
Du lait qui déborde à la flamme des aventures
Pas peur
Du loup qui se mord la queue en tournant la manivelle
Pas peur
Des médecins de l’impossible qui charcutent la montagne
Pas peur
Des navires en cale sèche qui veulent s’acheter des jambes
Pas peur
Des douaniers de la débauche en tenue de gauchos
Pas peur
Des toréros furieux qui ont perdu leur queue à la place du taureau
Pas peur
Des proxénètes notoires qui remplacent leurs gagneuses
Pas peur
Des fonctionnaires d’un soir à peu près renfloués
Pas peur
Des généraux d’opérettes qui ont mis leurs galons dans la confiture
Pas peur
Des routiers américains de la route 792 bis en panne
Pas peur
Des monarques de vespasienne qui ne se sentent plus pisser
Pas peur
Des chevreuils landais un soir d’hécatombe

Jean-Pierre Lesieur

 

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