Pour écrire un haïku (comme pour tout poème en ce qui me concerne), au-delà des « idées », des « sentiments », des « émotions », il nous faut des mots. D’abord et avant tout.
C’est du travail avec ces mots, précisément, que pourront surgir des images et avec elles, peut-être, les émotions.
Un petit atelier, pour commencer…
Nous sommes en novembre. Prenons une feuille au sol : chêne, érable champêtre, gingko biloba, acacia, châtaignier, peu importe. Une feuille que l’on aime bien…
Observons-là et laissons venir les mots, sans autocensure inutile. Classons-les, par commodité, dans un tableau : noms, verbes et adjectifs. Certains pourront se retrouver, avec une nature différente, dans plusieurs colonnes.
Un essai avec une feuille de chêne…
NOM | VERBE | ADJECTIF |
chêne | tomber | pédonculé |
feuille | effeuiller | marron |
main | ronde | |
lobe | nerveux | |
nervure | doux | |
arbre | automnal | |
automne |
Certains mots pourront, par rebond, en appeler d’autres. Par exemple, j’ai envie d’ajouter « oreille » à cause de « lobe » et pourquoi pas « écouter » et « entendre« …
Me voici avec 18 mots.
Dans la liste établie, je vois qu’il y a peu de verbe. Je pourrai bien sûr, si besoin, recourir à des mots qui ne sont pas dans la liste, en évitant les verbes d’état si possible. Et je bannis deux mots de mon dictionnaire personnel : « beau » et « joli »… Mais j’essaie déjà de voir comment les mots dont je dispose sont capables de faires des étincelles, avec moi… ou malgré moi.
Au petit feu de la technique
∞ comme aurait dit Raymond Queneau.
La technique du haïku, si nous voulons faire simple, nous invite à composer un poème de trois vers et de 17 syllabes prononcées (les pieds) répartis en 5 / 7 / 5.
Cela dit, essayez donc avec les mots du tableau et envoyez ces textes à latoiledelun@gmail.com