Le quincaillier, la remailleuse et autres métiers perdus

Le quincaillier, la remailleuse et autres métiers perdus

 

Le réparateur de rêves

Au temps où Sigmund Freud
était encore en culottes courtes,
quand on avait l’évasion nocturne un peu floue,
que les songes s’enrayaient, tournaient court,
que les rêves cassaient ou perdaient leurs couleurs,
il vous recevait la nuit et, dans votre sommeil,
retapait vos songes défaillants
avec son oniropotentiomètre
son onirochromatiseur son stabilisateur
de densité rêveuse et son rétrorêveviseur
de précision.
Puis toute cette technicité dix-neuvième siècliste
fut remplacée par le divan, le silence et l’oreille.

Le quincaillier, la remailleuse et autres métiers perdus
Constantin Kaïteris
Collection Le Poémier (N° 28)
Éditions Corps Puce, 2017
ISBN 978-2-35281-115-2
12,00 €

Le poète évoque pour nous les petits métiers qui mettent en leur centre l’humain et ses compétences. Des métiers où la main est ouvrière. Des métiers dont la seule évocation fait surgir des odeurs et des sons, des images aussi. Des métiers dont certains, peu nombreux, subsistent encore. D’autres qui ont disparu de nos rues laissant béante, dans nos mémoires, la place qu’ils occupaient dans nos villages et dans nos villes.
Ce ne sont pas seulement des métiers qui surgissent au fil des pages. Ce sont d’abords des hommes et des femmes, une époque, une manière d’être et de travailler. Tout cela évoqué avec ce qu’il faut de recul et d’humour. On sent, à lire les textes, que l’auteur a pour ces personnages une grande tendresse.
Mais à côté de ces métiers désormais rares quand ils n’ont pas disparu, Constantin Kaïtéris peuple sa galerie marchande de métiers improbables : le « polisseur de langue de bois », « l’extracteur de quintessence » ou « l’empêcheur de tourner en rond ».
Des vrais métiers disparus ou des métiers inventés, lesquels sont les plus improbables pour les lecteurs d’aujourd’hui ?

Alain Boudet

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