Comme en poésie le père

Comme en poésie le père

mon père aussi tournait le bois contre la mort

Il n’est rien plus qu’un cerne
en l’eau de nos souvenirs
la paix ne règne pas dedans
mais l’olivier couve son ombre

dans le vase qu’il tournait
ce matin-là
mes yeux à hauteur des choses
qu’il ne disait pas

peut-être par trop d’amour,

je ne comprends pas. Oh ! laisse moi l’instant
de ton regard
que je replonge
en ce temps-là !

 

Comme en poésie le père
Frédérick Gambin
Éditions Phloème, 2020
ISBN 979-10-96199-28-0
Prix : 10 €

Frédérick Gambin aime les mots car ils ont l’étrange pouvoir de défier le temps en mêlant le passé et le présent, en faisant dialoguer les vivants et les morts.

En sillonnant les paysages de son enfance, l’auteur retrouve les senteurs du passé. La traversée d’un chemin ou d’un ruisseau, le goût ou le parfum des arbres lui permettent de retrouver les traces de son père. «  J’enfonce mes pas contre les tiens ». L’auteur renoue le dialogue avec un père aujourd’hui disparu. «  Laisse-moi l’instant/de ton regard/que je replonge/en ce temps-là !  ». Il revoit ses gestes simples de jardinier et de bûcheron. Il se souvient de ses gestes de tendresse et lui confie les mots qu’il n’a jamais pu lui dire de son vivant. « Sache que je t’aimais de toute mon enfance ».

Grâce à la magie des mots, le passé a retrouvé vie. Le passé n’a jamais été si présent, si vivant.

Michel Foucault

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