Que fais-tu donc, mon enfant ?
Mère, je rêve. Je rêve que je chante
et que tu me demandes, en songe, que fais-tu donc, mon fils ?
Et que dit la chanson de ton rêve, mon enfant ?
Mère, elle dit que j’avais une maison.
Maintenant, je n’en ai plus. Voilà ce qu’elle dit, ô mère.
Mère, elle dit que j’avais une voix, que j’avais une langue.
Désormais, je n’ai plus ni voix ni langue.
De cette voix que je n’ai plus, en cette langue que je n’ai plus
Je chante, mère, une chanson sur la maison que je n’ai plus.
Abdulah Sidran (Chant de paix à Sarajevo)
Poème extrait de On n’aime guère que la paix
Anthologie réunie par Jean-Marie Henry et Alain Serres pour les éditions Rue du Monde, 2003 ©
Écoutons Paule nous lire ce poème…