Le village s’est vidé
de tous ses combattants
Rivé à sa mitraillette
dont les rafales de feu
viennent d’achever l’enfant
L’ennemi tremble d’effroi
à l’abri d’un vieux mur
Tout est propre autour :
le ciel
la mer
l’été rieur
les pins
L’ennemi a lancé loin
par-delà les collines
ses vêtements et son arme
son histoire et ses lois
Pour se coucher en pleurs
à deux pas d’une fontaine
sous l’ombre d’un oranger
Près du corps de l’enfant.
Andrée Chedid
Poèmes extrait de On n’aime guère que la paix
Anthologie réunie par Jean-Marie Henry et Alain Serres pour les éditions Rue du Monde, 2003 ©
Écoutons Marion nous lire ce poème…