Fugacidad de lo ternero
Todo es de polvo, soledad y ausencia.
Todo es de niebla, oscuridad y miedo.
Todo es de aire, balanceo inútil,
sobre la tierra.
Manos vacías que acarician viento,
ojos que miran sin saberse ciegos,
pies que caminan sobre el mismo trecho
siempre de nuevo.
Vemos sin ver y en la tiniebla estamos.
Somos y somos lo que no sabemos.
Hay en nosotros de la llama viva
sólo un reflejo.
Caen los días en otoño eterno.
Pasan las cosas entre sueño y sueño.
Llega la noche de la muerte. Y calla
nuestro silencio.
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Fugacité du terrien
Tout est poussière, solitude et absence.
Tout est brume, obscurité et peur.
Tout est souffle, balancement inutile,
sur la terre.
Mains vides qui caressent le vent,
yeux qui regardent sans se savoir aveugles,
pieds qui cheminent sur le même tronçon
toujours recommencé.
Nous voyons sans voir et sommes dans les ténèbres.
Nous sommes et sommes ce que nous ne savons pas.
Il n’y a en nous de la flamme vive
qu’un reflet.
Les jours s’abîment dans un automne éternel.
Les choses passent entre songe et songe.
Elle arrive la nuit de la mort. Et notre silence se tait.
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El banquete que os propongo es para el día de mi muerte
y responde al amor que yo siento y deseo:
pido que se me coma,
que mi ser en no ser no se mude
sino en puro alimento;
comunión caníbal suplico,
génesis en el otro.
Nadie quiere comerme,
enferma estoy de amor.
“Vivir” 1983
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Le festin que je vous propose est pour le jour de ma mort
et répond à l’amour que je ressens et désire :
je demande qu’on me mange,
que mon être en non-être ne se change
mais en pur aliment ;
je souhaite une communion cannibale
genèse dans l’autre.
Personne ne veut me manger,
je suis malade d’amour.
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