Chemin des douaniers
le bruit des vagues dans les branches
ondule aux pas du marcheur
Parure marine
scintillement de bleus au décolleté
de l’arbre
Tant de matins en face à face
et n’avoir rien perçu de la métamorphose
un jour vert un autre jaune aujourd’hui nu
À l’angle de la vitre
un merle signe
noir sur neige
L’île tient l’horizon entre ses dents
de sa langue sableuse elle lape sur la mer
toute la lumière du soir
Duel
deux coqs ont affûté leur chant
à la pliure de l’heure
Impudique
la petite pêche montre ses fesses
au couteau qui la pèle
Fermées les paupières-écluses
le soleil sur la nuque et le front enterré
le cœur froissé en boule comme un mauvais poème
Les yeux dans l’herbe
à traquer la noisette
trois feuilles mortes bornent le monde
Dans le champ barbelé
les pommiers se tordent et plient
un cheval passe entre les cris
J’ai déposé deux marrons
aux pieds de la Vierge
Y croire un peu ?
D’un geste tendre et consentant
elle revêt sa robe d’automne
se sourit au miroir des arbres
le rouge est resté sa couleur