Quitter la vie un jour, sans savoir lequel,
sans savoir comment. Sans avoir tout
compris. Reste la possibilité quand même
de dire merci. Ou de tirer la langue.
Mais à qui ?
La mort en kaléidoscope. Avec ses
possibilités infinies. Et si on pouvait ainsi
reconstituer la vie ! Sa beauté. Ses étapes.
On tournerait et on verrait sa jeunesse,
son enfance, en tournant un peu plus. Ou
dans l’autre sens, la maturité. Ou la
naissance en revenant en arrière.
Les morts vivent plus longtemps qu’avant
Photos et textes : François David
Édition : Le Vistemboir, avril 2022
ISBN : 979-10-92828-27-6
Prix : 20 €
Au gré de ses promenades, François David aime photographier les animaux dans tous leurs états. Le lecteur est d’abord surpris par l’étrangeté de ses clichés : un chat interrogateur près des deux musaraignes qu’il vient d’occire, un chien qui tire la langue, un couple d’oiseaux qui se blottit sur un balai, des animaux en mouvement et d’autres qui ne bougeront plus jamais, des animaux morts ou au contraire bien vivants. Parfois le doute est permis : le sommeil de l’animal est-il temporaire ou définitif ?
Chaque photo déclenche un texte singulier qui n’a pas forcément un lien direct : un poème très court, une observation cruelle et dérangeante, un aphorisme qui oscille entre le comique et le tragique (celui qui sert de titre par exemple).
La force de l’ouvrage réside dans l’exploration de ce point ténu du passage de la vie à la mort. François David aime brouiller les pistes et nous interroge. Et si s’approcher au plus près de la mort permettait de montrer son attachement à la vie ?
Michel Foucault