La toile de l'un

Lire un livre de poésie

Lire un livre de poésie

Voilà une question que nous pouvons nous poser et à laquelle nous pourrions, les uns et les autres, essayer de répondre. Je vais donc commencer…

Je suis d’abord sensible à son aspect : illustration ou couleur de couverture ou d’impression. J’aime particulièrement les couvertures sobres qui installent, dans le premier contact, une manière de silence.

En général, je feuillette le livre. Je m’arrête ici ou là pour lire. La lecture des premiers vers, des premières lignes, me décide ou non à aller plus loin. Le feuilletage est l’occasion de découvrir aussi la texture du papier, les choix typographiques, les couleurs, la présence ou non d’accompagnement graphique (illustrations en particulier, lettrines, place des « blancs »), c’est-à-dire la dimension plastique du livre.

Fréquemment, je dirai que “j’entends” le poème. Il est écrit dans un livre, bien sûr, mais en le lisant, j’entends fréquemment “une” voix me le dire. Et j’ai alors le sentiment que j’écoute le poème. Cela arrive quand je connais l’auteur, que je l’ai rencontré, que nous nous sommes parlé, que je l’ai entendu. Mais pas seulement. Et quand je n’ai pas de voix identifiée qui me permette d’entendre le poème, … j’entends souvent ma propre voix me le dire.

À mon sens, il est tout à fait normal que tous les livres de poésie ne me plaisent pas. Il arrive souvent qu’un livre ne me “parle” pas. Ce n’est pas qu’il n’a rien à me dire. C’est qu’il ne me dit rien… Je ne partage rien avec lui. Rien au moment de cette lecture, à cette heure, dans ces conditions de découverte. Autrement dit, il arrive que la rencontre ne se fasse pas. Je suppose que tous les lecteurs de poésie sont dans cette situation. Que c’est une situation normale. Cette absence de rencontre ne signifie pas que je ne comprends rien à la poésie, ni que le livre ne vaut rien. Il en est des livres de poésie comme des musiques ou des films.
Si le feuilletage m’a convaincu d’aller plus loin, je m’installe. Lire un livre de poésie n’est possible pour moi que si je prends du temps, si je m’entoure d’un minimum de calme. La lecture suppose d’être disponible. Il faut pouvoir écouter le poème en soi.

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