La toile de l'un

Lire un poème…

Lire un poème…

Lire pour découvrir

Une première lecture silencieuse permettra de découvrir le texte, d’appréhender peut-être son cheminement, son rythme et ses silences, sa rigueur et les écarts qu’il permet dans l’interprétation. Il se peut que l’on rencontre le texte, qu’il nous parle, qu’il nous montre, qu’il nous émeuve… ou pas.

Le poème est d’abord de l’ordre de l’oralité. Il est donc possible – j’allais dire souhaitable – de le placer dans une lecture à haute voix. C’est une étape qui permet de “l’entendre”. Certains lecteurs préféreront le lire à voix intérieure. Mais ce qui importe, c’est ce sentiment non pas de lire, mais d’entendre le texte. C’est d’en avoir une image incarnée. Il arrive que, si l’on connaît le poète qui a écrit le texte, on ait le sentiment de l’entendre nous le dire, nous l’offrir. Et il est possible, avec un peu d’expérience et d’imagination, d’entendre intérieurement – disons silencieusement si l’on préfère – le poème dit par une voix de femme, d’homme, ou d’enfant, garçon ou fille. Et même une voix grave, ou chantante, ou munie d’un accent…

Lire pour offrir

On lit d’abord pour soi, bien sûr. Mais les poèmes sont aussi des objets, des lieux même de partage. Car on peut partager un poème que l’on aime, c’est-à-dire qui nous parle, qui rejoint ce que nous sommes, en le lisant aux autres.

Il y a diverses démarches sans doute pour lire à haute voix un poème ; Personnellement, je trouve que le meilleur service à rendre au poème et à l’auditeur ou aux auditeurs au(x)quel(s) on le destine, c’est de l’offrir sur le ton de la conversation.

La tentation est grande de mettre le poème “en scène”, de lui adjoindre une gestuelle, des déplacements, des mimiques. Pas sûr que tout cela serve le texte. Cela peut arriver, parfois, mais le vrai premier théâtre du poème, c’est la voix. La vraie scène qui l’accueille, c’est d’être en présence, dans une proximité comme celle de la conversation. Ou de la confidence, du murmure, de la profération intense, de l’affirmation véhémente, du cri indigné, selon que ce que le poème nous dit. C’est à cela, justement, qu’il faut parvenir : cette lecture à haute voix qui devient un dire plutôt qu’un lire, même si le texte est présent sous les yeux du lecteur. Avec le souci, dans la voix, de ne pas forcer le texte à aller où il ne nous emmène pas. Il faut que l’auditeur ait le sentiment vrai qu’on lui parle le texte, pas qu’on le lui joue.

Offrir, c’est aussi à l’école

À l’école, au collège, au lycée, la poésie est souvent objet d’étude, territoire d’explication, recherche de ce que le poète a voulu dire. Ce faisant, on reste à la marge du poème, dans sa périphérie, les attendus, le commentaire, la glose même. Pas dans la vérité d’une parole qui s’adresse à nous, ici et maintenant.

Alors, à l’école, il faut oser ceci : lire régulièrement des poèmes pour le plaisir gratuit de l’échange. Comme un cadeau. Un cadeau, on l’aime ou on ne l’aime pas, sans savoir bien expliquer pourquoi. Il faut s’autoriser cette approche d’offrir. Il sera toujours accueilli, dans ce rituel de deux minutes. Et si tous les poèmes ne rejoignent pas tous les auditeurs, il s’en trouvera formément, dans le nombre, qui rejoindront chacune et chacun.

Alors… osez.

Vous pourrez découvrir sur la Toile de l’Un de nombreux poèmes dits. Parfois par les poètes eux-mêmes, parfois par des lecteurs, adultes, jeunes ou enfants. Les écouter et entendre, c’est encore la meilleure manière de prolonger ce que voudrait formuler cet article.

 

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