On avance à grands pas sur le chemin de la vie et l’on porte l’autre parfois pour franchir le gué avant qu’il grandisse et nous porte à son tour un peu plus loin avec au cœur ensemble toujours cette ferveur qui irradie les yeux assèche toutes les larmes. © Jean-Noël Guéno | Franchis le pas de l’eau. Le compagnon n’a que le poids de son âme. Déjà ce que tu laisses se consume dans les ombres. Ne regarde ni le ciel sans marge, ni l’horizon, illusoire. Seul t’appelle, sur l’autre berge, l’arbre de plein vent qui flamboie dans la lumière de l’espérance. © Gérard Cousin |
Loin de toute maison Une marche fluviale. Loin des maux nous pouvons Courir jusqu’aux étoiles © Cédric Landri | Il y a dans le monde autant de force que de grâce et parfois l’une est dans l’autre : cette petite touffe d’herbe qui porte à bouts de brins une feuille d’érable morte. © Christophe Jubien |
Quel miracle Dans ce simple jeu de mots L’amour nous transporte. © André Schetritt | Chacun impulse son tempo. Force et grâce dessinent un franc chemin. Promesse d’un jour flottant sans peur. L’enfant éclate de rire dans le tourbillon du vivre. © Mylène Joubert, le 16-03-2018 |
Mes pieds mes bras ne sont pas à moi c’est ainsi on me les prend comme si j’en avais mille je ne sais pas si je les retrouverai j’espère que l’eau de la rivière me les rendra. © Marilyse Leroux | À guéMoi, grande soeur à la robe bleue, je te porte, petit frère, pour traverser ce petit gué, ce ruisseau bleu comme la mer qui se reflète dans tes yeux si grands mais si las dans ton visage et ton corps éreintés. Et chaque pierre que je heurte avec toi, petit frère juché sur mon dos, est un obstacle qu’ensemble nous surmonterons sous le soleil rouge de l’Afrique. Ensemble, à pied, nous parcourrons ce gué ; nous traverserons toute la terre blonde d’Ethiopie, sous sa lumière à l’unisson. © Alix Lerman Enriquez |
Au gué la vie de pierre en pierre passe la rivière Je te porte Tu me portes c’est l’heure du sourire Ensemble nous irons loin des armes jusqu’à la mer © Jacqueline Saint-Jean | L’Éthiopie c’est quoi c’est où ? C’est ici très près c’est partout où nous sommes aussi longtemps que nous pourrons porter la voix le souffle un peu plus loin ensemble – L’Utopie c’est quoi c’est où ? © Claude Held |
Elle a traversé le ruisselet son Petit frère sur le dos, riants et Sûrs, il fait si chaud. La Route est longue mais les soleils enfantins, Réunis, enflamment l’avenir, le Garçonnet se fait plume et la Soeur, titan. Le chemin est sans apparentes Embûches il faut suivre la rive, éviter les Glissades les faux pas, c’est Tout. Il suffirait d’un petit caillou d’une Branche dépassant et la fière Fillette perdrait son précieux fardeau. Espiègle Cadeau, de par la nuit des temps. Des mêmes Sang et cœur, un idoine langage. La chute n’ Est pas de ce temps-là, il leur faut bien sur- Vivre. Et la petite mère allonge sa Jambe Rompue. © Émilie Voillot | Ce jour là, pliant et dépliant sa rencontre Une jeune fille amoureuse l’air de rien Quitte brutalement sa maison, sa famille hier et aujourd’hui© Valérie Huet |
| L’envol pour Ahetnech Robe en fleurs aux couleurs de son Nil en nubile étendard de l’ample enjambée elle la déploie libérée du poids du bidon ou du bois épure de jeunesse éthiope du futur. Elle a la grâce et l’élégance des mères de son enfance le sourire aussi mais elle arrache des ocres manies de leurs jours ses frères en équilibres assurés posés sur son épaule en havresacs elle danse et s’élance d’allégresse des verts pâturages moutonniers elle s’élève des courants aux longs cours de l’attraction des fonds obscurs son envol la propulse en avant. Portés par sa joie ardente, son altière vigueur et sa volonté libérée ses frères se feront aussi plus légers. Elle est plus grande que tout la jeunesse à venir d’Abyssinie. © Claude Huger |