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Sur cette page, les textes ont été écrits en atelier ave Marilyse Leroux…
L’anneau…
Le cerceau posé à terre
Dans l’attente
Et la boucle du fil
La virgule entre
Le silence brut
Et le chant de l’oud
Dans le nombre et la poignée
Dans la courbe du chemin
Qui me perd
Me rattrape
Entre le geste du matin
Et le poids du soir
Claire Kalfon
Parfois le jour
tient dans un anneau
que l‘on rêve de défaire
comme on largue
les amarres
On se demande
qui viendra
qui partira
On pense
à des mots de voyage
qui brassent la langue
sur les quais
On attend
un transfert d’être.
Marilyse Leroux, Instantané.
En partance
Sur le quai il n’y a plus de bateaux en partance. D’ailleurs je suis bien trop timorée pour y embarquer. Alors je m’accroche ici, à cet anneau scellé dans la digue. Mes rêves s’effilochent et déjà je m’éloigne du port.
La rouille qui ronge le fer a la couleur des voiles de sinagots, les interstices entre les pierres sont la trame de paysages imaginaires que la mousse habille d’une flore verdâtre… Je peux m’évader, m’inventer mille aventures. Mais ici aucun danger : dès que le trouble de l’exil possible se fait sentir, j’ouvre les yeux, l’anneau me tient scellée à la réalité.
Alice Senty
Les embruns me caressent
et la gangue de rouille
qui m’enserre peu à peu
couvre d’or sale
le granite qui m’entoure
Cette lèpre me ronge
mais mon cœur vit encore
les bateaux ne sont plus
la pêche a disparu
emportant avec elle
rires odeurs sueursLes enfants me soulèvent encore par jeu
pour mieux m’abandonner
et je retombe lourdement tristement
m’effeuillant chaque fois davantage
le temps passe et je dure
combien de temps encore ?
Chantal Plaine
Il y a bien longtemps je me souviens c’était un cheval j’entends encore ses sabots sur les pavés parfois un encensement de révolte mais je le retenais Il y a si longtemps je me souviens c’était une barque je sens encore le sel et l’algue souvent des clapotis contre la pierre mais je la retenais Encore plus longtemps peut-être je me souviens d’une charrette je vois encore toute une famille entassée les longs pleurs de l’attente mais je la retenais Il a trop longtemps je me souviens j’étais le premier maillon celui qui tient celui qui résiste celui qui ne se démet jamais Et pourtant les charrettes ont migré vers des havres lointains les barques ont navigué vers d’autres rivages les chevaux ont galopé vers des prairies verdoyantes Moi je reste Je suis rouillé Je ne tiens plus à rien.
Brigitte Raoult
Bizarrerie
d’un anneau rouillé
sur le mur rénové
Faudra-t-il le décaper
pour retrouver la vie ?Vestige du temps passé
parleras-tu du cheval attaché
qui a attendu son maître ?
De combien
de scènes champêtres
as-tu été le témoin ?
Hélène Pérammant