Une image : le pont de neige

Une image : le pont de neige

Voici une photographie, prise par Jacqueline Saint-Jean, avec laquelle nous sortons de l’hiver. Avec laquelle nous allons vers… aussi.
En cliquant sur l’image en bas de page, vous l’afficherez en grand sur votre écran.

Une petite contrainte : trois mots à placer : pont, neige, ombre.

Envoyez vos textes à La Toile de l’Un.
Ils seront lus, et certains trouveront leur place sur cette page…
Certains textes sont le fruit d’un atelier d’écriture mené par Marilyse Leroux.



Le pont de neige…

Un pont ? À peine. Une fragile passerelle, glissante de neige, qui mène vers un sous-bois ombreux. Aube ? Crépuscule ? La lumière est indécise. Me voici dans ce lieu onirique, qui habite, sous des habits divers, nombre de mes nuits. Il faut passer. Les promesses, aussi floues soient-elles, sont de l’autre côté. Simplement y croire. Il n’est pas obligé de glisser, pas inéluctable de tomber. Avancer, simplement avancer vers l’inconnu.

© Brigitte Raoult

Ambiance

V de neige traçant sa route
dans la douceur ouatée
de la prairie
Lumière tamisée
ombre des sapins
qui osera franchir
le petit pont immaculé ?

© Hélène Péramment

Délicates la neige l’ombre de la neige
toucher fragile à fleur de terre
dans le petit jour
souffle court posé à peine
un pont solitaire
ouvert à une respiration plus blanche.

© Marilyse Leroux

Ombre assoupie  Neige accomplie
Tu es ce pont vers l’impossible

Cette passerelle vers ce qui fonde
et nous dépasse

Une lumière sur l’incertain
Une parole sur l’oubli

Une source pour demain

© Béatrice Libert, 9-3-18

Les neiges sèment ombres et lumières
éclatantes
dans tes rêves éveillés

Les vents allument
les volcans
de ton désir de vie profuse

Chaque jour est un pont
un long chemin d’envol

© Mylène Joubert, 9-03-2018

Pont de neige,
j’emprunte ton étroit sentier
blanchi de sucre glace.

L’ombre portée par ton ouvrage
fait comme des halos de givre
dans l’eau blanchie que tu surplombes.

Pont de neige,
mène-moi au dessus de l’eau blême,
vers ce mystère de l’hiver ineffable.

© Alix Lerman Enriquez

D’ici
L’eau la neige n’ont pas de courage

Je vois mon ombre
comme un semblant de mémoire

Mais si j’avance si je vais
vers la bouche éclatante

Quand mon ombre passe le pont
je suis du côté où le fleuve se bat

© Marc Baron

Il y a en nous un paysage de neige
que divise une coulée d’ombre
côté colline un sentier en pente effacé par les herbes hautes
nous emmène vers une forêt sombre et mélancolique
de l’autre on descend lentement vers la lumière
on entend les vocalises d’un merle
les cris des gamins qui font de la schlitte
la luge de mon enfance
dans le hameau
mon père déblaie la neige devant la maison
plus tard il m’appellera pour que je l’aide à scier du bois
je crois qu’il aimait que je partage son labeur

entre les deux espaces un étroit pont de pierre sans rambarde

© Pierre Rosin

d’une rive à l’autre
le pont avale la lumière
la forêt aspire les souvenirs

nulle trace de pas
nulle ombre et nul mirage

quand la neige aura fondu
cette chimère s’éteindra

© Georges Cathalo

Est-ce vraiment un pont ?
Mais non, c’est un glaçon
couvert de neige
qui dans l’ombre a glissé
du haut de la montagne
jusqu’ici.
Sans bruit il s’est couché
par-dessus le ruisseau
pour me permettre
de courir plus vite vers toi.

© Cécile Gagnon

Quand le haï-court est long
Il fait un pont de neige
à l’ombre des jeunes filles en  fleurs
qui attendent le printemps.

© Franciska

Enfin
le baume de la neige
pont entre les hommes
après tant de nuits d’encre
d’ombres vacillantes
au bord du gouffre.

© Jean-Noël Guéno

Dans le silence pompons de neige
Dansent, voltigent, et soudain sombrent
Sur la passerelle du manège
Offrant au merle sorti de l’ombre
Une page blanche sur le pont:
Haiku d’hiver…comme au Japon !

© Mireille Sepaser

Mon âme frileuse se frotte aux rayons ardents
Elle trouve réconfort sur ce pont
qui enjambe les eaux glacées
et hésite :
Poursuivre sa route en foulant les herbes de neige givrée saupoudrées
ou rester là,
sur ce trait d’union entre deux berges voisines et étrangères
sur cette main tendue au passé tapi dans l’ombre
sur cet instant suspendu au-dessus du tumulte
dans l’ardeur de cette parenthèse irréelle.

© Cécile Meffre, 09/03/2018

Quelques traces sous nos pieds
ainsi parle la neige
en tombé délicat

Ainsi parle le poème
sur le pont
où s’aventurent nos ombres.

© Marilyse Leroux

Combien de traversées
de pierre en pierre
de talus en traînées d’ombre
pour laisser fondre la neige à son cou
avant le pont que l’on n’attendait plus ?

© Marilyse Leroux

Tôt
l’ombre a couru avec le ruisseau
pour rattraper
la lumière sur le pont.
Les pas dans la neige
mènent aux grands arbres
enfoncés
en écharpe à l’hiver.
Leur patience
chatouille le parapet
qui sourit.

© Cécile Bellamy Bajard

Le pont se fait neige
et l’ombre glaçon.
J’ai peur du manège
des sombres saisons

© Cédric Landri

La nuit portait sa peine
la rivière gelée
l’avait emprisonnée

il neigeait
il neigeait
la nuit portait sa peine

entre hier et demain
la neige lui ouvrit
un chemin de lumière
dans l’ombre
un pont de lune
lui offrit un passage.

© Eve Cazala

Fiancée de l’hiver

Ce soir
bientôt étreinte par l’Immaculé
tu avances en équilibre
pieds nus
rougis
dsur le pont de cristal

Tu chutes
dans l’ombre
mais le frisson t’oblige
à te relever

Le froid mordant efface
le crissement
de ton pas
les cristaux poudrent ta chevelure
recouvrent tes mains
de neige

Alors ton silence embrasse
le cri du vent

© Nathalie Labarre

Berce-Neige

Emmitouflé dans son anorak
l’enfant s’est levé de bonne heure
et du haut de son monticule

s’émerveille

tout est transformé
tout est nouveau
tout est neige

le soleil lui-même
fait de chaque flocon
un arc en ciel

la terre s’est étoffée de silence

l’air hume la neige

Seul
à l’ombre des grands pins
les bras en croix dans ce matelas douillet

allongé

il plane de béatitude

et l’eau sous son petit pont
s’est mise au diapason
de son ange musicien

© Claude Huger

Sous un pont de neige

dévale un ruisseau joyeux –

l’ombre bleue des pins

© Lucien Guignabel

Effleurance de soleil sur un
Pont de pierre revisité par le
Blanc. D’une rive à l’autre, brins
Verts affleurants, quelques cailloux
Esquissés, mouvance du relief, lumière et
Ombré comme deux versions d’un même
Monde. Réalité palpable et multiforme, je me
Meus dans tes rets et considère -sans
Presque ciller- l’outrage du temps. Sur
Tout et tous. Qu’importe. Poudre de
Neige, etoiles de givre, la fonte est
Proche, il faudra bientôt oser
Quitter (pour un temps?) les chemins de
Traverse. Sous l’immaculé la
Renaissance approche, frémissances des
Contours, clapotis du ruisseau. Être soi-même ou disparaître dans le
Courant.

© Emilie Voillot

Tout nous relie

Même l’ombre
Et ce pont

La neige ne suffira
pas
à nous faire taire

Nos pieds nus
goûteront la tiédeur
de la neige

Nous savourerons
le poids des ombres

Et celui de ce pont
qui nous relie
Sans cri

Le temps
effacera
les ombres de nos pas

© Marianne Girault

 

Matin de neige
La lumière de ton ombre
sur le petit pont

© Monique Leroux-Serres

 

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