Sans espoir je cède à l’espoir

Sans espoir je cède à l’espoir

 

Ces petits bouts de verre poli
ramassés sur les plages
roulés, usés au sable

Tessons d’humanité perdus aux vagues
bouteilles à la mer
messages éclatés

Espoirs possibles
entre déréliction-tendresse
cynisme-attachement

Les enfermer en nœuds précieux
autant de liens
pour les offrir

Un grain pour la folie
un grain pour le tragique
un dernier pour le rire

Afin d’attacher la mémoire
d’enchaîner la beauté
pour contrer l’impossible.

2008.

 

Sans espoir je cède à l’espoir
Françoise Coulmin
Préface de Jean-Pierre Siméon
Éditions La Feuille de thé, 2018
979-10-94533-14-7
24,00 €

Françoise Coulmin nous propose, dans ce florilège, une sélection de ses textes écrits entre 1983 et 2017.
Un florilège de cris, de révoltes mais « avec des espérances et des envies ». 
Une poésie de mises au point, de constats, souvent amers et douloureux mais devant lesquels « ne pas désespérer du désir ». 
La poésie de Françoise Coulmin est une poésie de la générosité, du don fait au lecteur mais également de l’espoir mis dans le lecteur. Cela rend le titre de l’ouvrage encore plus fort ; « Sans espoir je cède à l’espoir ». Le « je » c’est l’auteur mais ce doit être le lecteur aussi. On est tombé, on tombe, on tombera encore mais ce n’est pas une raison pour abandonner dans « un monde / d’une beauté sauvage / émergeant d’un chaos de tristesses ». 
Les derniers mots de ce florilège doivent résonner en nous : « Alors il est possible de prendre souffle / Alors c’est le moment peut-être ».

Robert Froger

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