Aussi je ne devais plus voir les femmes
Comme bacchantes dionysiaques Comme sorcières victimes de l’inquisition Ni comme statues d’ornement Dans les parcs et jardins des villes Mais comme des êtres libres De pensée et de sens Que nous hommes Avons réduits trop souvent À la fonction de muses Ou d’épouses obéissantes C’est pourquoi j’ai été initié par une femme Qui parfois sait se faire sirène Pour mieux partager avec moi La profondeur des abysses Et le langage des habitants des mers Nous voilà réunis dans l’espace Attablés à la planète De l’arbre de la connaissance L’espéranto est la langue commune Tout est vibration Il n’ y a plus désormais Qu’une grande saison La saison de l’amour
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Elles font tourner la terre
Patrick Navaï
Illustré par l’auteur
Collection Passage Obligé
Éditions Voix Tissées, 2021
978-2-491475-10-9
15,00 €
D’origine franco-iranienne, Patrick Navaï est peintre et poète. « Elles font tourner la terre » est aussi le titre d’une exposition de peintures de l’auteur, présentée en mars 2020, lors de la Journée internationale des droits des femmes, à l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) à Paris.
Dans le présent recueil, il nous entraine, à ses côtés, dans la recherche aussi concrète qu’onirique de la féminité. C’est à une quête, pas à pas, et surtout rêve après rêve qu’il nous convie, évoquant déesses, oiseaux mythiques, amazones, sirènes, arbre de la connaissance mais aussi le matriarcat et le patriarcat : « Heureusement que les féministes osaient / Revendiquer l’existence de sociétés matriarcales ».
Dans un effet miroir, l’auteur associe, pour cela, textes et illustrations, mots et encres et constate : « Tout devenait clair pour moi le chercheur / La vérité était femme / Il me fallait juste cesser de la vénérer / Car vénérer c’est craindre / Il me suffisait juste de l’aimer ».
Robert Froger