Les jours d’absence se comptent |
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Appels en absence
Luce Guilbaud
Illustration de couverture : lavis d’encre de Chine de Luce Guilbaud
Les éditions du Petit P•is, 2017
Collection Prime Abord
ISBN 979-10-92568-11-0
12,00 €
Depuis sa maison, terre de ses racines, terre des « mères [qui] aussi ont des voix d’ailleurs« , l’auteure communique par téléphone avec l’autre qui est loin, par-delà les océans : « les mots pour se tenir ensemble / à l’oreille ou sous les doigts« . L’immobile et le mobile, la terre et les océans « sentiers liquides« . Sans cesse, nous retrouvons cette opposition entre la maison « l’abri où poser tes retours » et la mer « ses ruminations de verte éternité« .
Le temps de l’absence se mesure en silence. « Une rose en fanant / pose un pétale sur mes genoux« . C’est l’image de la femme de marin attendant sur le quai le retour de l’être aimé. Attendre, « seulement contourner l’absence« .
« je ramasse les feuilles tombées / quand d’autres clandestines / balaient les cales de bateaux de pêche et de guerre« .
Les mots de Luce Guilbaud renouvellent merveilleusement l’expression de l’amour, l’attente, l’éloignement, le temps qui passe. Là où le seul lien qui réconcilie immobile et mobile reste le rivage. « Appels en absence« , un livre qui foisonne de belles images pour se dire que demain… peut-être…
Robert Froger