Viens vite, amour Caroline Boidé |
![]() |
Kaddish pour l’enfant à naître
Caroline Boidé
Vénus Khoury-Ghata
Bruno Doucey, 2017
Collection « Soleil noir »
ISBN 978-2-36229-163-0
14,00 €
Il faut peut-être le préciser, le Kaddish fait partie de la liturgie juive. C’est une prière pour la glorification du nom de Dieu. Elle peut être assimilée au « Notre Père » pour les Chrétiens. C’est notamment la prière que l’on récite à l’occasion d’un deuil, la prière que récitent les endeuillés.
Si Caroline Boidé l’associe à l’enfant à naître, c’est que, lorsqu’elle attendait son enfant, se produisirent les attentats de novembre 2015 en France. C’est une réponse de vie à la mort, non pas pour effacer la douleur de la mort mais une révolte contre la mort d’innocents. Une vie à naître pour glorifier les morts. « Mais tu as mieux à faire que de mourir / Il n’y a pas de place pour un cimetière dans mon ventre ». Cette vie à naître est aussi la victoire sur l’Holocauste.
Le Kaddish pour l’enfant à naître de Caroline Boidé est entouré, protégé, comme bercé par les poèmes de Vénus Khoury-Ghata, poète libanaise, son aînée, sa presque mère en poésie. En deux parties, Un point d’eau sous la voûte, 1 et 2, au début et à la fin du livre, les poèmes de Vénus Khoury-Ghata brûlent du feu de la passion, du désir et de la possession. Un autre hymne à la vie.
L’odeur du printemps en rut fit ôter à l’arbre son écorce.
Il se frotta de toutes ses saillies à la terre, humectant ses
parois, forçant sa broussaille, avant de fixer sa graine
dans cette brèche au confluent de deux sillons.
Vénus Khoury-Ghata
Kaddish pour l’enfant à naître est une glorification de la vie.
Robert Froger