à Norbert Lelubre, La lutte d’une chrysalide telle sera Sur nos lèvres scellées — plaise qu’il nous escorte — son dernier son Nuement comme on laisse à jamais |
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Instants de préface
Gilles Baudry
Rougerie, 2009
ISBN 978-2-85668-116-6
14,00 €
Au début d’« Instants de préface », l’auteur fait œuvre de lenteur et de sérénité pour mieux s’attarder sur les choses, mieux nous les faire partager. Il est un observateur calme et reposé. « Il fait un temps / à faire rêver le silence ». Ensuite, il s’abandonne à une nostalgie quand « l’impatience toujours / nous désaccorde », cette envie d’un retour au pays natal. C’est l’individu face à son passé, dans le présent et l’absence, et c’est déjà la vie et la mort. « Le temps / qui s’ouvre dans le temps ». Tout naturellement, l’idée de la mort sera « l’éloignement intime » de la vie où « vous émigrez de l’autre côté du temps ». Mais, partout, la présence des disparus se fait sentir. « Vos mains absentes / nous resteront fidèles ».
L’écriture, parfois érudite, de Gilles Baudry n’empêche pas la transmission des sentiments, des émotions. C’est là tout le talent de l’auteur.
Robert Froger