Sur le silence enfin dans l’abandon de l’être quand ils partirent en bordure des coteaux, parmi les broussailles accoutumés à l’air marin les souvenirs revinrent à la dérive des galets roulés de l’enfance : les pêches les filets, les trous d’eau imprégnés d’algues dans la surprise des hautes marches à rupture de falaise comme un vent   vivifiant Ils restèrent un long temps dans les jardins de ville après tant de jours agités adossés à la tranquillité du soir à la fraîcheur de la mémoire Et soudain du fond des mailles de sable surgit la joie argentée des crabes, des         poissons

Les espaliers de neige
suivi de
Alpages
Marianne Walter
La Feuille de thé, 2016
ISBN 979-10-94533-06-2
20,00 €

Le présent ouvrage de Marianne Walter se compose de « Les espaliers de neige » suivi de « Alpages ».
Dans « Les espaliers de neige », les êtres humains sont là, présents, avec « les pas », « les visages », « les voix », « les rires » mais restent humbles, discrets face à une nature protectrice, bienveillante « car les hautes branches veillent sur les passants de la ville ». Et cette nature œuvre pour les souvenirs et la mémoire très présente. Ce sont les rêveries de promeneurs (pas) solitaires.
Dans « Alpages », on retrouve « la mémoire de nos pas », le même apaisement, dans des paysages au vocabulaire montagnard : alpages, torrent, combe, cime, moraine, versant, crête, où le vent et l’eau sont porteurs de paroles et d’écritures pour le bien des humains « avides de mémoire / dans l’inutile oubli de la beauté d’un jour ».

Robert Froger