Oradour, la douleur
C’est un jour comme un autre à Oradour sur Glane
Oradour la douceur, Oradour la tendresse
C’est jour de mariage pour Madeleine et Roger
ou ça aurait pu l’être
Ils n’ont pas eu le temps
la mitraille a fauché les espoirs de la noce
Six cent quarante deux
le dix juin quarante quatre
dont cent soixante dix
enfants rassemblés là
brisés carbonisés
dans l’église et les granges
Au café d’Eugénie
André n’a pas fini son verre
pas eu l’envie de s’attarder
pas eu le temps de s’étourdir
Ils sont nombreux au champ de foire
Tout le village et un peu plus
Celui qui ne voit pas les armes
pourrait croire que c’est jour de fête
Oradour enfiévrée,
Oradour enflammée
où la terreur est muette
et ça sent la fumée
soudain
si près des Cieux
et ça brûle de cris qui n’en finissent pas
qui n’en finissent pas
de retentir
de retentir
Six cent quarante deux dont cent soixante dix
ce soir du dix juin quarante quatre
Et pour Armand et Marguerite
qui courent
qui courent
vient la douleur
à Oradour…
Alain Boudet
Écoutons Marion nous lire ce poème…