Louis Rocher, Poèmes pour les ouvriers et les autres

Louis Rocher, Poèmes pour les ouvriers et les autres

Petit frère, à la fin du mois,
ta gueule s’allonge, s’allonge,
à mille francs près petit frère,
mille sourires perdus,
mille occasions de vivre, mille
saletés qui pèsent, qui durent,
mille heures à jamais perdues.
Ta gueule de fin de mois,
petit frère, qui la connaît
jusqu’à soutenir ta colère ?
Travaille encore et tourne encore
la machine morte du cœur
et saoûle-toi la gueule après,
à la fin du mois, petit frère :
ça leur donne un joli prétexte
pour te qualifier durement !
Mais réveille-toi, prolétaire,
et saoûle-toi le cœur de force
et chante la fin de leurs mois.
Nous sommes tant qui font le monde
et qui ne veulent pas se rendre !

Louis Rocher
extrait de Poèmes pour les ouvriers et les autres
Les Éditions Ouvrières, 1955

Écoutons Brice nous lire ce poème…

Formulaire de contact

Inscrivez vous à la newsletter