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La nuit nous a oints de sa profane et délicieuse sève.
Mais voici le coq qui annonce l’aube vulgaire,
Et l’ignoble toile du jour qui s’élève
Présage un nouveau cycle de haines ordinaires.
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J’ai appris à cotoyer le silence
Aux heures froides de ma raison.
Alors que j’immolais mon cœur ivre d’absence,
Il me révéla l’aria d’une nouvelle floraison.
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La nuit s’étirait encore dans un long bâillement. Je marchais, devançant l’aube d’un bon pas, au rythme des aumônes de vertu. Il y avait un silence d’avant que les hommes ne s’éveillent… et cela revêtait un sens profond, d’avant que les mots ne soient dits. Car c’est bien souvent que l’esprit et le verbe se distraient de leur propre rumeur. Et c’est alors que le silence nous enseigne.
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L’air avait la moiteur d’une nuit d’amour… il y avait du vent dans les étoiles.
Alhelís
Yann Audoin
Varana éditeur, 2025
ISBN 978-2-9598767-0-7
8,00 €
(plus 4 € de port) chez l’éditeur : Éditions Varana 32 rue du Parc Guilloré 44410 Assérac
« Lire la poésie de Nilo Cyan c’est accepter de vivre une expérience, accepter de lâcher prise afin de recevoir son foisonnement de mots et d’images et se faire accompagner par la voix d’une grande âme qui vivait douloureusement au plus près de l’amour de la vie. »(Extrait de la préface) Tout est dit : Yann Audoin – Nilo Cyan, le poète et son double. Une voix multiple qui pousse les sentiments jusque dans leurs retranchements, qui dépasse les frontières du vocabulaire habituel, une voix qui fait perdre l’équilibre, souvent impénétrable, irréelle ?, traductrice sûrement des tourments de l’auteur qui le conduiront à une issue fatale. Ces mêmes tourments qui lui feront écrire :
« Peut-être alors, lorsque mes mots ne seront plus,
Lorsque mes racines se déploieront en rameaux feuillus,
Lorsque les poètes seront taris d’Amour,
Peut-être alors la nuit chantera le jour. »
Un recueil, comme une preuve… de vie.
Robert Froger