Dans le gris de l’hiver il faut saisir le blanc Celui qui sait si bien révéler les silences les espaces apeurés où chaque instant s’étonne quand vient une lueur de bleu Dans le gris de l’hiver il faut saisir le noir là où le ciel comme un miroir laisse parler

Dépaysé c’est dépassé dépecé dispersé à tous les vents possibles C’est laissé pantelant dérivant à tout va inconnu tout soudain pour soi-même Et puis c’est rapaillé rapiécé ressaisi du bonheur des mots rares Eucalyptus et arganier aloès et moucharabieh medina caravansérail comme douceurs de langue au désert de nos bouches

Ici le soir rumine sa journée Il fait provision d’odeurs prises aux talus et aux fougères et te laisse les mots pour abriter ton rire Le silence pour loger toute trace La nuit pour combler ton envie de distance Tu peux ouvrir les yeux sur un ballet d’étoiles l’ombre te

Un reflet sur la mer comme un clin d’oeil du ciel A tes pieds la vague Paupière qui chante. Locmaria