Jean-Noël Guéno – L’étoile pour la faim

Jean-Noël Guéno – L’étoile pour la faim

Jean-Noël Guéno est né le 3 janvier 1955 à Saint-Michel-Chef-Chef (44).
Professeur de Lettres en Loire-Atlantique.
Co-animation de 1980 à 2000 de la revue et des éditions  » A Contre-Silence ».
Animation de 1992 à 2002 de  » Moraines » (lettre aux amis en poésie).
Co-animation des Cahiers Cadou et de l’Ecole de Rochefort.
 

Parmi ses publications, on notera :

Tenures – Ed. A Contre-Silence (1985), Dessins de Cécile Nivet

En prise directe avec la Terre – Ed. A Contre-Silence (1989)

Vacances du coeur – Ed. A Contre-Silence (1996) Encres de Lewigue

Une courbe dans l’été – Ed. Alain Benoît (2000) Dessins de Pierre Cayol

Jean Rousselot,  un poète à l’écoute des hommes et du monde  Ed Info / Poésie (1985)

L’Etoile pour la faim (2004) Gros textes éd.Encres de Lewigue

 

Jean-Noël  Guéno a également participé à diverses revues et publications comme : Agenda Rétroviseur, Ar Men, Écrit, Folium (Orpailleur Ed.), Froissart, Gros Textes, Liseron, Spered Gouez, Traces, 7 à Dire… Bretagne, raconte-moi la mer (Photographies de Pascal jaugeon, Ed Sîloë)…

Jean-Noël Guéno

Voici quelques extraits

Je plonge au soir
dans la malle aux mots
en vrac
  comme la vie
pour y puiser à VIVRE

Souvent
poussière dans les mains

Parfois
              l’étoile
le pain pour la faim
        oubliés     là
dans un recoin d’ombre

Au bout de l’allée
triangle blanc
sur l’immensité bleue

siffle
dans le sillage du soleil
le sel
du silence

Dans un ciel serein
l’orage         soudain

Poignard au cœur
les dents           les larmes

             serrés
                  de l’éclair qui nous déchire

Lambeaux        à vau-l’eau
                 radeau
de nos bras                 battus
                 sur la rive
                                                  jetés

éperdus                       broyés
par la somme de douleurs
dont nous sommes nés.

Le soleil
ouvre le bleu
crève la solitude
du ciel.

Au soir
une traînée pourpre
signe
la douloureuse alliance.

Soleil d’hiver
sur les prés détrempés

Traversée des villages
en douceur
pour que s’inscrive à jamais
le passé
dans sa force      son éclat
et le rire ancien de l’été
sur les blés torrides
main dans la main
avec l’espoir
et les mots de l’amour
                                       envolés

Que vous dire
sinon que vous êtes
en moi
bien au-delà des mots
qui voudraient vous porter
et vous chanter

démesurément
présents
par
delà les gestes esquissés
à peine
sur le fil même de vos détresses
que j’épelle
bien que tues

lentement
en moi

car là se rejoignent alors
nos forces de vivre

La pie sur le toit d’ardoises
et la mouette
                au fil de la gouttière
                                       – conciliabule –
jouent de leurs différences
réinventent l’équilibre du monde

Elle caresse son chat
dans la cuisine froide
et songe
en frémissant soudain
à l’été disparu
derrière les collines de sable.

Et voit,
comme portée
au sommet des mamelons,
la mer
rugueuse dans sa démence
disloquer
le voilier blanc
oscillant
sur les vagues.

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