Parmi ses publications, on notera :
Tenures – Ed. A Contre-Silence (1985), Dessins de Cécile Nivet
En prise directe avec la Terre – Ed. A Contre-Silence (1989)
Vacances du coeur – Ed. A Contre-Silence (1996) Encres de Lewigue
Une courbe dans l’été – Ed. Alain Benoît (2000) Dessins de Pierre Cayol
Jean Rousselot, un poète à l’écoute des hommes et du monde Ed Info / Poésie (1985)
L’Etoile pour la faim (2004) Gros textes éd.Encres de Lewigue
Jean-Noël Guéno a également participé à diverses revues et publications comme : Agenda Rétroviseur, Ar Men, Écrit, Folium (Orpailleur Ed.), Froissart, Gros Textes, Liseron, Spered Gouez, Traces, 7 à Dire… Bretagne, raconte-moi la mer (Photographies de Pascal jaugeon, Ed Sîloë)…


Voici quelques extraits
Je plonge au soir
dans la malle aux mots
en vrac
comme la vie
pour y puiser à VIVRE
Souvent
poussière dans les mains
Parfois
l’étoile
le pain pour la faim
oubliés là
dans un recoin d’ombre
Au bout de l’allée
triangle blanc
sur l’immensité bleue
siffle
dans le sillage du soleil
le sel
du silence
Dans un ciel serein
l’orage soudain
Poignard au cœur
les dents les larmes
serrés
de l’éclair qui nous déchire
Lambeaux à vau-l’eau
radeau
de nos bras battus
sur la rive
jetés
éperdus broyés
par la somme de douleurs
dont nous sommes nés.
Le soleil
ouvre le bleu
crève la solitude
du ciel.
Au soir
une traînée pourpre
signe
la douloureuse alliance.
Soleil d’hiver
sur les prés détrempés
Traversée des villages
en douceur
pour que s’inscrive à jamais
le passé
dans sa force son éclat
et le rire ancien de l’été
sur les blés torrides
main dans la main
avec l’espoir
et les mots de l’amour
envolés
Que vous dire
sinon que vous êtes
en moi
bien au-delà des mots
qui voudraient vous porter
et vous chanter
démesurément
présents
par
delà les gestes esquissés
à peine
sur le fil même de vos détresses
que j’épelle
bien que tues
lentement
en moi
car là se rejoignent alors
nos forces de vivre
La pie sur le toit d’ardoises
et la mouette
au fil de la gouttière
– conciliabule –
jouent de leurs différences
réinventent l’équilibre du monde
Elle caresse son chat
dans la cuisine froide
et songe
en frémissant soudain
à l’été disparu
derrière les collines de sable.
Et voit,
comme portée
au sommet des mamelons,
la mer
rugueuse dans sa démence
disloquer
le voilier blanc
oscillant
sur les vagues.