Le cerisier

Le cerisier

 

 

Ce matin encore
le cerisier était dans le jardin

avant moi

*

En plein cœur de l’hiver
et pourtant

dans les veines du cerisier
coulent déjà
des ruisseaux de fleurs

*

Derrière la baie vitrée
je regarde le cerisier

entre lui et moi
mon reflet dans la vitre

je me vois dans l’arbre
et des branches me poussent

*

Il rendra dans le jour
les ombres prises à la nuit

le cerisier
est un passeur d’ombres

 

Le cerisier
Antoine Maine
Peintures de Hiroshi Tachibana
Éditions La Chouette imprévue, 2021
978-2-9561038-8-2
12,00 €

En préambule, Antoine Maine nous dit avoir choisi et acheté une maison « à cause » du cerisier qui se trouvait dans le jardin. À la lecture de son livre, on peut se demander lequel a choisi l’autre. Au fil des pages, tous deux semblent s’observer, échanger, se confondre. Ils sont complices du temps qui passe, au long des saisons qui rythment le recueil. « Quand je serai grand / je serai poète / comme le cerisier. »
Même processus dans les peintures en bleu et blanc de Hiroshi Tachibana qui illustrent « Le cerisier ». Est-ce le cerisier qui devient homme ou l’homme qui devient cerisier ? « Finalement / le cerisier est un homme / comme les autres » nous dit Antoine Maine dont les mots créent une atmosphère sereine, apaisante et nous montrent que l’arbre est certainement l’autre meilleur ami de l’homme.

Robert Froger

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