D’où vient la haine ? D’où vient la haine ?cette haine-ciqui fuit la consciencecomme la pestequi proscrit de la languela raisonqui réduit le cerveauà un pois chichequi efface des yeuxavec un chiffon salela lumièrequi déracine du cœurce qui pourrait s’apparenterà un sentiment D’où vient la haine ?qui a fermé à
Mes forêts sont de longues tiges d’histoireelles sont des aiguilles qui tournentà travers les saisons elles vontd’est en ouest jusqu’au sudet tout au nordmes forêts sont des cages de solitudedes lames de bois clairseméesdans la nuit rareelles sont des maisons sans familledes corps sans amourqui attendent qu’on les retrouveau matin
Les séquoias Quand j’ai marché dans l’allée des séquoiasJ’ai respiré en entier pour une foisEt envoyé deux mille prières au ventPour nous sauver de toutes les peines d’avant Avant la rivière asséchéeAvant que tout soit emportéJe veux retourner dans l’alléeEntendre les séquoias chanter Apprivoiser le silence, les faiblesses de ma
Présence de Michel B. Ils s’élèventils ne blessent aucun regard, ils respirent ils rendentle monde attentif, ils raffermissentla terreen plein essor, ils ne livrentleurs secretsqu’à l’oreille patiente, ils n’ont rienà vaincreet le temps y tremble, ce sont des arbresou des poèmes Pierre Dhainaut Écrit(s) du Nord 35-36Éditions Henry, 2019ISBN 978-2-36469-212-112,00
Je dédie cette traduction à Roman Ratouchny, militant de la place Maïdan, mort jeune pour l’Ukraine en juin 2022. Voici ce qu’il écrivait à propos de ce texte : « Mon poème préféré de Semenko. Ne le comprenez pas littéralement. »Ella Yevtouchenko Patagonie Je ne mourrai pas de mort, mais de vie.Quand j’aurai
TRISTE NOUVELLE Nous apprenons, avec une grande, grande tristesse, que Gilles Cheval, poète, éditeur (Éditions Mazette), vient de nous quitter à l’âge de 50 ans. Il fut un ami fidèle des Printemps Poétiques de La Suze et nous laisse le souvenir d’une personne soucieuse du partage de la poésie,
Un bœuf de Chine Un bœuf gris de Chine Couché dans son étable Allonge son échine Et dans le même instant Un bœuf de l’Uruguay Se retourne pour voir Si quelqu’un a bougé. Vole sur l’un et l’autre À travers jour et nuit L’oiseau qui fait sans bruit Le tour
IL ATTEND C’est un enfant, Il est seul, avec sa vie sur les bras. Peut-être qu’il cherche la cachette où se cacher le temps de guérir. C’est un enfant, il vient d’un pays sans ombre. Il est seul. Dans sa vie qui continue, il gèle à cœur fendre. Il est
JE PEUX ÉCRIRE Je peux écrire le mot oiseau avec une plume. Je peux écrire le mot éléphant en très, très gros. Je peux écrire le mot gomme avec un crayon. Je peux écrire le mot mal en l’écrivant très bien. Je peux écrire le mot bruit en silence. Je peux écrire le mot pluie
Un poisson d’avril Un poisson d’avril est venu me raconter Qu’on lui avait pris sa jolie corde à sauter C’était un cheval qui l’emportait sur son cœur Le long du canal où valsaient les remorqueurs Et alors un serpent s’est offert comm’ remplaçant Le poisson très content est parti
