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Rubrique le poème du mois

Pour célébrer le Printemps des poètes 2025…

TRAVERSER LES MURS OPAQUES

DANS LES CENDRES
DANS L’ÉCLATEMENT

BROIE LE DÉNI
DÉBRISE LE VENT

DANS LE CRATÈRE
DANS L’IMMÉDIAT

AIME ENCORE
AIME PLUS FORT

TRAVERSE LES MURS OPAQUES
PERCE LE TYMPAN DU TEMPS

L’AMOUR EST UNE LAVE
EN RÉVOLTE
CONTRE LA MORT ET LE NÉANT

Marion Collé
Traverser les murs opaques
Bruno Doucey, 2024

          Texte repris dans 15 Service d’Aide Aux Mots Universels
          Anthologie établie par Bruno Doucey et Ariane Lefauconnier
          Bruno Doucey, 2025

Livre de poésie du mois

Je n’ai pas les mots
parce qu’ils sont tous partis
dans mes poèmes :
il faut savoir vider son cœur
pour pouvoir le remplir,
puis l’ouvrir comme une mangue :
regardez,
je ne dis rien mais je suis bavarde de souvenirs.

Je n’ai pas les mots :
j’ai commencé à écrire
le jour où j’ai compris
qu’en vérité les grands chagrins d’amour
sont souvent des grands chagrins d’avenir.
Ils renversent le futur,
ils cognent les espoirs,
quand on aime, on abîme ses douleurs,
on s’invente à partir d’une fossette
un tout petit bonheur.

Je n’ai pas les mots mais j’ai le reste :
le sourire facile et la paupière basse,
la colère simple et le rire de l’enfance.

Pour un seul mot de vous
j’ouvre en moi des cachettes
où vos paroles deviennent
de si jolis silences.

Page de couverture du livre de poésie En l'absence du capitaine de Cécile Coulon

En l’absence du capitaine

Cécile Coulon

Le Castor Astral, 2024
ISBN 979-10-278-0375-0
9,90 €

Comment dire le bonheur que procure la lecture de « En l’absence du capitaine » de Cécile Coulon ? À chaque page ou presque, on se surprend à penser : comme c’est vrai et comme cela est joliment et simplement dit. Avec toute l’affection des mots joli et simple. « La mémoire est une amie qui ne m’a jamais déçue » .
Dans la première partie du livre, l’auteure évoque la perte d’un être plus que cher : sa grand-mère. Elle est tellement présente tout au long des pages que l’on finit par oublier qu’elle est partie. Elle vit. « Ne t’en fais pas : / je passe mon temps / à ne pas t’oublier » .
Et, remplie de souvenirs, de mémoire des paysages, de volonté, elle trouve la force de « Continuer » , titre de la seconde partie qui est un éloge de la vie, des passions mais aussi du quotidien. Tout cela avec le souvenir des ombres bienfaitrices qui consolent et font s’interroger et aller de l’avant parce que « la beauté vient quand elle veut / retourner la terre où l’amour est caché » .
La beauté des mots et la grande musicalité des phrases emportent le lecteur. « Je sens que se rassemblent en moi l’avenir et le passé : / donne-moi ta main que j’y cache tout mon temps » .

Robert Froger

 

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